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Swatch Group pourra cesser de livrer ses mouvements à la concurrence

La COMCO soutient la décision de Swatch de ne plus livrer de mouvements et de spiraux à ses concurrents
La COMCO soutient la décision de Swatch de ne plus livrer de mouvements et de spiraux à ses concurrents / 19h30 / 1 min. / le 28 mai 2013
Le groupe horloger biennois pourra cesser toute livraison de mouvement à ses concurrents d'ici 2022, révèle un rapport de la Commission de la concurrence que s'est procuré la RTS.

Swatch Group pourra cesser de livrer ses concurrents horlogers en mouvements et autres pièces comme les spiraux. La Commission de la concurrence (Comco) est à bout touchant dans l'enquête qu'elle mène dans l'horlogerie sur la position dominante du groupe horloger biennois. (Lire aussi: Enquête contre Swatch Group).

Dans son dernier rapport confidentiel que la RTS a pu se procurer, la Commission de la concurrence prévoit que Swatch Group puisse cesser toute livraison de mouvements dans 9 ans.

Baisse graduelle

L'accord prévoit que les autres marques horlogères recevront 70% de leurs commandes en 2014 et 2015, puis ces quantités diminueront progressivement. En 2020 et 2021, les concurrents de Swatch Group recevront encore 20% de leurs commandes puis plus rien dès 2022.

Les fabricants de mouvements sont plus durement touchés que les marques horlogères. Les producteurs de mouvements ne recevront plus que 50% de leur commande en 2014 et 2015 puis 25% en 2016 et 2017. Dans 5 ans, ces entreprises ne recevront plus aucun mouvement d'ETA, la filiale industrielle de Swatch Group.

Décision finale proche

En l'état actuel, ce point semble être "fait sur mesure" pour Sellita. L'entreprise de la Chaux-de-fonds s'est présentée ces dernières années comme la principale alternative au Swatch Group. Joint par téléphone, le patron de Sellita, Miguel Garcia, n'a pas souhaité commenté les propositions de la Comco.

L'accord est quasiment définitif. La Comco va encore procéder à des auditions le mois prochain avant la publication du rapport final. Selon le vice-directeur de la Comco, Patrik Ducret, la décision tombera  dans les prochaines semaines ou les prochains mois.

Nicolas Rossé

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Fin du "supermarché horloger"

Avec cette restriction programmée des livraisons, la Commission de la concurrence donne raison à Swatch Group qui déclare depuis plus de 10 ans ne plus vouloir servir de "supermarché horloger" pour les marques qui n'investissent pas dans leur outil industriel.

L'arrêt attendu des livraisons a d'ailleurs provoqué une quantité d'investissements jamais vue dans l'arc jurassien.

Si Swatch Group reste le plus gros investisseur traditionnel de l'horlogerie (300 millions de francs l'an dernier), les autres groupes horlogers ne sont pas en reste.

Rolex, Richemont (200 millions d'investissements cette année) ainsi que Cartier, Vacheron Constantin et LVMH (Tag Heuer, Hublot, Zenith,...) notamment investissent massivement pour plus d'indépendance.

Ces dernières années, des marques plus petites comme Parmigiani, Breitling ou Frédérique Constant avaient déjà investis des dizaines de millions pour développer leurs propres productions de mouvements, spiraux et autres pièces stratégiques.

Enquête lancée en 2011

La décision du géant horloger de cesser ses livraisons aux clients tiers avait provoqué l'effet d'une bombe à fin 2009.

L'enquête, lancée en juin 2011 par la Commission de la concurrence, a pour but de déterminer si l'arrêt des livraisons par Swatch Group de certains composants horlogers pour les mouvements mécaniques viole la loi sur les cartels.

Dans le même temps, la Comco a ordonné en accord avec le groupe biennois des mesures provisionnelles pour éviter un dommage brutal à la concurrence.