Les sociétés parapubliques américaines de refinancement immobilier Fannie Mae et Freddie Mac, qui n'avaient survécu à la crise financière qu'avec l'aide massive du gouvernement, vont lui rembourser 14,6 milliards de dollars en septembre. Et ce en raison de nouvelles améliorations de leurs résultats (voir encadré).
Remboursement démarré en 2012
Les deux sociétés avaient été emportées par la crise des subprime et placées en septembre 2008 sous la tutelle de l'Etat qui avait dû lourdement les renflouer. Elles ont commencé à rembourser l'année dernière.
En comptant les versements annoncés pour septembre, Fannie Mae lui aura reversé 105 milliards de dollars (sur 116,1 milliards de fonds publics injectés) et Freddie Mac 41 milliards (sur 71,3 milliards d'aides).
L'administration du président Barack Obama est actuellement en train de repenser le système national de refinancement hypothécaire, pour éviter que les contribuables ne doivent à l'avenir financer de nouveaux plans de sauvetage.
agences/hof
Les résultats au deuxième trimestre
Fannie Mae a annoncé jeudi avoir doublé son bénéfice net au deuxième trimestre comparé à un an auparavant, à 10,1 milliards de dollars (9,3 milliards de francs). Elle compte en conséquence verser au Trésor 10,2 milliards de dollars de dividendes en septembre.
Freddie Mac a pour sa part fait état jeudi de son septième bénéfice net trimestriel consécutif: il a atteint 5 milliards de dollars après 4,6 milliards sur les trois premiers mois de l'année. Pour l'Etat, cela va se traduire par 4,4 milliards de dollars de dividendes.
Comme au premier trimestre, Fannie Mae et Freddie Mac disent avoir profité d'une hausse des prix de l'immobilier et d'une diminution des défauts de remboursement sur des crédits hypothécaires.
Enquête contre JPMorgan Chase
La banque JPMorgan Chase, première banque américaine en termes d'actifs, fait l'objet d'une enquête criminelle aux Etats-Unis dans le cadre de ses ventes de produits hypothécaires risqués à des investisseurs avant la crise.
Dans un document boursier enregistré tard mercredi, elle explique qu'elle fait face à des "enquêtes à la fois civile et pénale du ministre de la Justice du district Est de Californie à propos de titres obligataires adossés à des prêts immobiliers titrisés et vendus par la firme et ses filiales".
Les produits obligataires dérivés de prêts immobiliers octroyés avant la crise à des ménages insolvables et donc très risqués (subprime) sont à l'origine de la crise financière lorsque le marché immobilier s'est retourné.
L'effondrement de la valeur des innombrables dérivés hypothécaires immobiliers qui avaient été vendus à travers le monde a secoué les marchés internationaux et s'est traduite par une profonde crise économique dans de nombreux pays entre 2007 et 2009.