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Larry Summers renonce à briguer la présidence de la Fed

Larry Summers, photographié ici en avril 2009, a soumis son retrait à Barack Obama, qui l'a accepté. [AP Photo/Susan Walsh]
Larry Summers, photographié ici en avril 2009, a soumis son retrait à Barack Obama, qui l'a accepté. - [AP Photo/Susan Walsh]
L'ancien secrétaire au Trésor américian Larry Summers a annoncé dimanche qu'il renonçait à briguer la présidence de la Fed, pliant sous les critiques. Ce retrait ouvre la voie à Janet Yellen, qui serait la première femme à ce poste.

Larry Summers a créé la surprise en se retirant dimanche de la course à la présidence de la Banque centrale américaine. L'ancien secrétaire américain au Trésor a plié sous les critiques, laissant la porte ouverte à la nomination de Janet Yellen, qui serait la première femme à ce poste (lire encadré).

Barack Obama accepte sa décision

Dans une lettre datée de dimanche sur papier à en-tête de l'université d'Harvard et adressée à Barack Obama, l'ancien président de la prestigieuse université écrit au président: "c'est à mon grand regret que j'ai compris que mon éventuel processus de confirmation serait acrimonieux et ne servirait ni l'intérêt de la Réserve fédérale, ni celui du gouvernement ni même ceux de la reprise économique de notre nation".

"J'ai parlé avec Larry Summers et j'ai accepté sa décision de retirer son nom de la candidature à la présidence de la Réserve fédérale", a indiqué pour sa part Barack Obama dans un communiqué.

ats/afp/hof

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Larry Summers partait pourtant favori

Lawrence Summers, 58 ans, a été le principal conseiller économique du président Obama pendant sa campagne électorale et ses deux premières années à la Maison Blanche.

Il était vu comme le candidat favori de la Maison Blanche face à Janet Yellen, 66 ans, l'actuelle numéro deux de la Banque centrale, pour succéder à Ben Bernanke à la tête de la Fed.

Objet de vives critiques

L'économiste réputé, dont on vante l'intelligence mais dont on craint le caractère abrupt, avait suscité de vives critiques et l'opposition d'élus. Dans la lutte d'influences qui opposait les camps des deux candidats, on a reproché à Larry Summers ses liens étroits avec Wall Street et son action en faveur de la déréglementation financière dans les années 90.

Dans les journaux, les tribunes se sont multipliées pour plaider contre la nomination de Larry Summers, jugé trop proche des marchés financiers à l'heure où la réforme de la réglementation bancaire commence lentement à s'appliquer.

La semaine dernière, plusieurs dizaines d'éminents professeurs d'économie ont signé une lettre ouverte au président Obama soutenant Janet Yellen, l'actuelle vice-présidente de la Fed.

Figuraient parmi eux le prix Nobel de l'économie Joseph Stiglitz, les conseillères économiques de l'administration Clinton, Alice Rivlin, Christina Romer et Laura Tyson, ainsi que la présidente de l'Institut de recherche politique pour les femmes, Heidi Hartmann.

Vers une nomination de Janet Yellen?

Ce retrait de Larry Summers laisse en toute logique la porte ouverte à la nomination par Barack Obama d'une femme pour la première fois, à la tête de la Réserve fédérale américaine, souvent considéré comme le deuxième poste de dirigeant le plus puissant aux Etats-Unis.

Hormis les noms de Larry Summers et de Janet Yellen, un troisième nom toutefois a été cité dans la liste des candidats en la personne de Donald Kohn, 70 ans, ancien vice-président de la Fed.

Le mandat de l'actuel président Ben Bernanke s'achève le 31 janvier.