Un ancien banquier d'UBS s'est rendu aux autorités américaines le 14 octobre à Miami, dans le cadre d'une plainte datant de 2011. Libéré sous caution, le conseiller en investissements indépendant est rentré en Suisse, selon une nouvelle de l'agence Bloomberg du 23 octobre. Il est poursuivi pour avoir incité et aidé ses clients américains à frauder le fisc.
Il encourt cinq ans de prison et 250'000 dollars d'amende. Contre une caution de 750'000 dollars, l'ex-employé d'UBS (du début des années 90 à 2003 environ) et fondateur d'une société de gestion d'actifs zurichoise a pu quitter les Etats-Unis.
Procès dès le 25 novembre
Le procès du financier doit débuter le 25 novembre en Floride. Son inculpation remonte à août 2011 pour des faits datant de 1993 à 2010.
Selon l'acte d'accusation, le suspect aurait aidé des clients américains à ouvrir et à alimenter des comptes secrets auprès de la banque cantonale de Bâle (BKB). L'établissement bâlois figure parmi les 14 banques helvétiques sous le coup d'une enquête aux Etats-Unis.
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Cinq anciens banquiers d'UBS arrêtés
Avec cette dernière arrestation, les anciens banquiers arrêtés par la justice américaine depuis l'éclatement de l'affaire UBS aux Etats-Unis en 2008 sont au nombre de 5.
A la récente interpellation de Raoul Weil, ancien numéro 3 de la première banque helvétique, on peut ajouter celle de Bradley Birkenfeld en mai 2008.
Ce dernier a été le premier à dénoncer les pratiques illégales de la banque aux Etats-Unis.
Les banquiers évitent de se rendre aux Etats-Unis
Interrogé le 23 octobre par Bloomberg, Martin Naville, directeur de la Chambre de commerce Suisse-Etats-Unis, estime à environ un millier le nombre de professionnels du secteur financier qui évitent de voyager aux Etats-Unis, par peur d'être pris dans les filets du département américain de la Justice.
Aussi cité par l'agence américaine, l'avocat zurichois Valentin Landmann conseille à tout agent du secteur bancaire helvétique qui a travaillé avec des clients américains de se renseigner auprès des autorités américaines pour connaître son statut. Pour lui, il est absolument faux de croire que ces autorités vont oublier les collaborateurs suisses inculpés.
Marcel Ospel et Peter Kurer continuent à voyager
Dans son édition du 23 octobre et suite à l'arrestation de Raoul Weil, la Tribune de Genève affirmaient que les deux ex-patrons de UBS, Marcel Ospel et Peter Kurer, continuaient à voyager.
A l'heure actuelle, Peter Kurer ne fait l'objet d'aucune poursuite, mais l'arrestation de Raoul Weil ouvre une période d'incertitudes, souligne le journal genevois.
De l'avis d'avocats américains qui représentent les intérêts de leurs clients en Suisse, les autorités américaines ne s'intéressent pas vraiment aux anciens dirigeants de la banque. Le dossier UBS a été résolu, lorsque l'établissement a été condamné à verser une amende de 780 millions de dollars en 2009.