L'économie allemande ralentit. Au troisième trimestre 2013, le produit intérieur brut (PIB) du pays a grimpé de 0,3%, selon une estimation publiée jeudi par Eurostat. La croissance s'affiche ainsi au ralenti par rapport au deuxième trimestre, notamment en raison d'une demande intérieure morose.
Malgré les excédents affichés par la balance commerciale allemande, qui représentent 7% du PIB, la Commission européenne a décidé de mettre en garde Berlin sur les risques inhérents à une économie tirée par les exportations. Elle y voit en outre "un déséquilibre macro-économique" susceptible de déstabiliser la zone euro.
Forte proportion de travailleurs pauvres
Le succès allemand des dernières années repose sur des choix politiques spécifiques de flexibilisation du marché du travail. Si l'Allemagne affiche un taux de chômage exceptionnellement bas en Europe, le nombre de ses travailleurs pauvres, déjà haut au début des années 2000, a lui encore augmenté, alors qu'il est en baisse dans l'OCDE.
En particulier, 54,6% des salariés allemands ayant un niveau d'étude "faible" recevaient en 2010 un bas salaire bas, soit moins des deux tiers du salaire médian. Il s'agit d'un record dans les 27 de l'Union européenne.
Chômage et salaires en Allemagne
Vieillissement démographique
Outre ces inégalités sociales, la première puissance économique européenne est menacée par le vieillissement de sa population.
Selon le patron de la Banque centrale allemande, Jens Weidmann, il manquera 1,5 million de personnes sur le marché du travail allemand en 2020. Un manque qui pourra coûter jusqu'à 0,3 point de la croissance annuelle alors que l'âge de la retraite a déjà été repoussé à 67 ans.
D'après les projections moyennes réalisées par l'ONU, la population allemande devrait chuter d'environ 30% d'ici à l'an 2100.
jgal/vtom