Le salaire médian brut a atteint 6118 francs en Suisse en 2012, relève une enquête sur la structure des salaires présentée mardi par l'Office fédéral de la statistique (OFS).
L'enquête relève que la progression a été plus spectaculaire chez les top managers que chez les autres salariées et que les 10% des travailleurs les moins bien payés gagnent moins de 3886 francs brut par mois. A l'autre extrémité, les 10% les mieux payés ont reçu un salaire supérieur à 11'512 francs.
La publication intervient à trois semaines du scrutin sur le salaire minimum.
Les écarts se creusent
L'Union syndicale suisse (USS) s'inquiète des résultats présentés. L'écart entre les employés s'est encore creusé, constate-t-elle dans un communiqué.
Les salaires des 10% les mieux rémunérés ont progressé de 7,1% entre 2010 et 2012 (+9901 francs par an) alors que les 10% touchant moins de 3886 francs ont subi une baisse de 0,6% (-286 francs).
Différences entre hommes et femmes
Quant à la différence de salaire entre hommes et femmes, qui s'était réduite, elle a connu une hausse de 0,5% de 2010 à 2012, passant à 18,9%. Ces écarts salariaux entre les sexes s'expliquent en partie par des différences de formation ou d'expérience.
L'OFS constate néanmoins qu'à profils équivalents, les différences sont quasi systématiquement en défaveur des femmes. Par exemple, les salariées de 40 à 49 ans exerçant une fonction à haut niveau de responsabilité touchent en moyenne 25,1% de moins que les hommes présentant le même profil.
Dans le détail (La taille des carrés rend compte de l'évolution entre 2008 et 2010):
ats/jvia
Secteurs mal rémunérés
Les quelque 268'000 personnes les plus mal rémunérées de Suisse travaillent principalement dans les services personnels, comme la coiffure ou les nettoyages (près de 52%), l'hôtellerie et la restauration (38%) et la vente (20%), d'après l'OFS.
Le salaire médian par secteur:
L'Union patronale relativise
L'Union patronale suisse (UPS) relativise les chiffres donnés par l'OFS. Les écarts sont toujours modestes en Suisse en comparaison internationale, a argumenté son directeur Roland Müller.
Par ailleurs, pour l'UPS, les différences entre les sexes sont aussi liées à l'"état d'esprit". Les hommes sont davantage prêts à assumer des efforts et à accepter des heures supplémentaires, a affirmé Roland Müller.
A ses yeux, "les femmes souhaitent de plus en plus des horaires de travail réguliers et des conditions de travail qui laissent moins de place à l'imprévu".