De nouvelles sanctions occidentales contre Moscou à propos de la crise en Ukraine pourraient avoir des conséquences "graves" sur la croissance de la Russie déjà atone, a déclaré samedi le ministre russe de l'Economie, Alexeï Oulioukaev.
La Russie a préparé trois scénarios dans le cas d'un durcissement des sanctions annoncé vendredi par l'Union européenne si la Russie ne faisait pas baisser les tensions dans l'est de l'Ukraine avant lundi.
Plusieurs scénarios
Le scénario le plus optimiste prévoit des sanctions "sur les produits de luxe, le caviar, les fourrures..." mais le pire "comprend les métaux, les engrais, le pétrole, le gaz et ainsi de suite", a dit le ministre à la télévision Rossia.
Dans ce cas, "la croissance économique pourrait passer gravement en territoire négatif", a-t-il averti en ajoutant toutefois que l'économie russe pouvait "supporter" cette perspective.
La semaine dernière, la banque centrale russe a estimé que la croissance ralentirait à un taux de 0,4% cette année.
ats/cab
Soutien européen à l'Ukraine
L'Ukraine et l'UE ont signé vendredi un accord d'association qui éloigne cette ex-république soviétique de la zone d'influence russe.
Les dirigeants occidentaux ont menacé le président russe Vladimir Poutine de durcir les sanctions contre des pans entiers de l'économie russe si la politique russe en Ukraine ne changeait pas, en particulier son soutien matériel aux séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine.
Les Européens, comme les Etats-Unis, appliquent depuis quatre mois une série de sanctions visant des responsables russes ou ukrainiens prorusses, frappés d'un gel d'avoirs dans l'UE et d'une interdiction de voyage dans l'espace communautaire.
Cessez-le-feu fragile
Alors que la nuit avait été "plus ou moins calme" dans la région industrielle russophone du Donbass, un porte-parole des opérations militaires Oleksii Dmitrachkivski, a annoncé la mort de trois soldats samedi dans une attaque contre des positions ukrainiennes près de Slaviansk, place-forte insurgée.
De leur côté, des gardes-frontières russes de la région frontalière avec l'Ukraine de Rostov-sur-le-Don ont affirmé samedi qu'un poste-frontière et des villages en territoire russe avaient été touchés par trois obus tirés par l'armée ukrainienne.
Le président Petro Porochenko avait annoncé vendredi soir que le cessez-le-feu d'une semaine ordonné à ses troupes, et accepté ensuite côté rebelle, était prolongé de 72 heures.