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Le propriétaire de L'Agefi soupçonné de fraude fiscale

Le logo du journal économique "L'Agefi", intéressé à racheter "Le Temps". [Keystone - Laurent Gilliéron]
Le multimillionnaire Alain Duménil sous enquête fiscale / Le 12h30 / 4 min. / le 14 août 2014
L'homme d'affaires franco-suisse Alain Duménil, propriétaire du quotidien économique L'Agefi, fait l'objet d'une enquête pénale fiscale ordonnée par Eveline Widmer-Schlumpf, a-t-on appris jeudi.

Le propriétaire de L'Agefi Alain Duménil est soupçonné de n'avoir pas déclaré au fisc près de 54 millions de francs, pour un montant total d'impôts soustraits qui dépasserait les 20 millions, ont révélé simultanément jeudi L'Hebdo et le Tages-Anzeiger.

Domicilié à Crans-Montana (VS), l'homme d'affaires franco-suisse aurait omis de déclarer des dividendes exceptionnels versés entre 2004 et 2008 par la société immobilière Acanthe Développement, dont il est l'actionnaire majoritaire.

Soupçons de participations non déclarées

Ce à quoi l'intéressé répond qu'il a déclaré et payé ses impôts sur les dividendes reçus pour ses actions personnelles, mais que les dividendes au titre des actions détenues par des sociétés qu'il possède au Luxembourg ont été imposés au Luxembourg.

L'Administration fédérale des contributions (AFC) le soupçonne en outre de détenir des participations dans certaines sociétés françaises dont il n'aurait jamais déclaré l'existence.

L'existence d'une procédure contre le millionnaire ressort d'arrêts diffusés la semaine dernière par le Tribunal pénal fédéral (TPF) de Bellinzone, qui révèlent que la cheffe du Département fédéral des finances Eveline Widmer-Schlumpf a donné son feu vert à l'ouverture d'une enquête fiscale.

Perquisitions et biens sous séquestre

Des perquisitions ont eu lieu, notamment chez Alain Duménil, et certains de ses biens immobiliers et comptes ont été placés sous séquestre.

Confirmant ce séquestre, Alain Duménil a affirmé qu'il s'agissait de l'"empêcher de [se] défendre (...) et de poursuivre [ses] affaires", de faire en sorte qu'il "ne puisse pas payer un avocat".

Son avocat souligne pour sa part que l'enquête en est à son tout début et que son client a un certain nombre d'arguments à faire valoir pour contrer la position du fisc.

ats/ptur

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Levée des scellés

Dans plusieurs jugements connexes datés du 22 juillet dernier, le TPF a accepté la demande de l'Administration fédérale des contributions de lever les scellés sur les documents saisis dans le cadre de cette affaire auprès de divers établissements bancaires.

En novembre 2013, Alain Duménil avait tenté, en vain, de s'y opposer en invoquant l’immunité due à son poste à Genève d’attaché culturel "à titre spécial" de Madagascar. Un argument qualifié de "manifestement mal fondé" par le TPF.

Peu de commentaires du fisc valaisan

Directement concerné par ce dossier, qui intervient peu après l'affaire Giroud, le fisc valaisan s'est contenté jeudi d'une brève déclaration. Il indique avoir pris "les mesures qui s'imposent" et travailler "en étroite collaboration avec la Division des affaires pénales et enquêtes (DAPE) de l'AFC".