Les produits agricoles suisses ont la cote depuis l'annonce de l'embargo russe sur les denrées alimentaires européennes. Les sanctions, destinées à répliquer à celles de l'Union européenne dans le cadre de la crise ukrainienne, ont un effet particulier sur les exportations de fromages et de légumes helvétiques, qui ne sont pas concernés.
Depuis l'annonce de l'embargo, le principal exportateur de fromages suisses en Russie, Antony Margot (Margot Fromages), reçoit chaque jour des dizaines de téléphones d'importateurs en quête de lait, de yaourts et de fromage. Il envisage de multiplier par trois ses exportations, mais est freiné par la quantité disponible de lait et de fromage, limitée en Suisse pour éviter les surplus.
Supermarchés russes en quête de produits frais
Même son de cloche chez les maraîchers: les frères Stoll à Yverdon-les-Bains (VD), qui figurent parmi les principaux producteurs de fruits et légumes de Suisse, doivent gérer quotidiennement les appels de chaînes de supermarchés russes qui veulent remplir leurs étals en produits frais. Et tous leurs confrères connaissent, disent-ils, la même situation.
Mais les maraîchers craignent le retour de bâton car les fruits et légumes européens en surnombre risquent d'inonder bientôt le marché suisse.
Esther Coquoz/oang
Le potentiel reste limité selon l'USP
L'Union suisse des paysans (USP) estime que le surplus potentiel d'exportations suisses va rester modeste.
Interrogé mardi dans l'émission "Forum" de la RTS, son directeur Jacques Bourgeois rappelle que la taille de la Suisse a forcément un effet limitatif. "Nous voulons continuer d'honorer nos contrats commerciaux avec l'UE", explique-t-il également.
"Mais s'il y a des opportunités, nous n'allons pas faire la fine bouche", reconnaît-il, tout en précisant que "on ne veut pas non plus être traités de profiteurs".
L'étendue de l'embargo russe
Moscou a interdit début août l'importation de fruits, légumes, viandes, poissons, lait et produits laitiers en provenance des Etats-Unis, de l'Union européenne, d'Australie, du Canada et de Norvège.
La mesure est applicable en l'état pour une durée d'un an.