Au deuxième jour du procès en Floride de l'ancien numéro trois d'UBS, Raoul Weil, un premier témoin a été entendu mercredi au tribunal de Fort Lauderdale.
Pour cet ancien directeur des opérations transfrontalières chez UBS en Amérique du Nord, la banque suisse savait que la majorité de ses 20'000 clients américains fortunés fraudaient le fisc de leur pays.
Des comptes "noirs ou blancs"
En fonction jusqu'en 2002 à ce poste, Hansruedi Schumacher a détaillé comment UBS évoquait à l'interne les comptes de ces riches contribuables américains, à savoir "noirs et blancs". "Noir" pour chaque compte en Suisse qui n'était pas déclaré au fisc américain. "Blanc" pour chaque compte pour lequel il fallait remplir une déclarations fiscale.
"Le secret bancaire fait partie de la culture suisse", a dit Hansruedi Schumacher devant le jury de 12 personnes. Hansruedi Schumacher a aussi évoqué son patron, Raoul Weil, comme étant un "chef agréable".
Ce premier témoin du procès a ensuite raconté comment lui-même et ses conseillers préparaient leurs voyages aux Etats-Unis et quelles étaient les précautions à prendre sur place. Ils disposaient de cartes de visite privées sans le nom ni le logo de l'UBS.
ats/sbad
Le correspondant de la RTS suit le procès sur place
"Les clients venaient en Suisse pour le secret bancaire. Si on veut voir Mickey, on doit aller à Disneyland". H. SCHUMACHER #RaoulWeil
— Philippe Revaz (@PhilippeRevaz) 15 Octobre 2014
Rappel des faits
Raoul Weil, 54 ans, est accusé par le Département américain de la Justice (DoJ) d'avoir aidé, avec d'autres banquiers de l'établissement, de riches Américains à dissimuler leurs avoirs au fisc de leur pays. Environ 20'000 clients américains fortunés auraient ainsi caché quelque 20 milliards de dollars (19 milliards de francs). Il se dit innocent.
Ce système avait été dénoncé par un autre ancien banquier d'UBS, Bradley Birkenfeld, 49 ans, après avoir fait de la prison. Il avait perçu 104 millions de dollars de récompense.
Inculpé en 2008 et extradé aux Etats-Unis l'an dernier, où il est en liberté conditionnelle, Raoul Weil risque cinq ans de prison ferme et une lourde amende.