La Suisse n'a jamais été aussi riche qu'aujourd'hui. Pourtant, de nombreuses personnes ont de la peine à joindre les deux bouts, selon l'Union syndicale suisse (USS), qui a présenté mardi à Berne une analyse de la situation des personnes actives en Suisse.
Ainsi, un ménage sur dix (9%) aurait des difficultés à boucler les fins de mois.
Bas salaires négligés
Ces vingt dernières années, les gros salaires, les actionnaires et les employeurs se sont réservés une part toujours plus grande d'une prospérité en hausse. Nombre de personnes actives sont en revanche pratiquement restées les mains vides, dénonce l'USS. De plus, elles souffrent de toujours plus d'insécurité et de stress.
A la différence de beaucoup d'autres pays, la problématique des bas salaires ne s'est pas accentuée en Suisse, constate l'organisation syndicale. Dans d'autres domaines, comme la charge de travail, la fiscalité et l'imposition ou le chômage caché, la Suisse est tout sauf un paradis.
Maladies des travailleurs
La Suisse est également relativement mal classée en matière de santé des travailleurs par rapport à la moyenne européenne, note l'USS. La comparaison avec les pays voisins est toutefois plus mitigée.
ats/jgal
Des salariés plus stressés qu'ailleurs
Les syndicats qualifient la charge de travail d'"effrayante" en Suisse. Les cadences et la pression des délais sont élevées, aucun autre pays européen ne connaît une semaine de travail de presque 43 heures. Près d'un tiers des personnes actives sont souvent ou très souvent stressées.
Par conséquent, beaucoup connaissent des problèmes de santé ou des troubles du sommeil. Là aussi, la Suisse est en tête des statistiques européennes.
Face à ces constats, la Suisse a clairement besoin d'un "tournant dans sa politique économique", estime le président de l'USS Paul Rechsteiner. Les syndicats visent à court terme davantage de justice par le biais des conventions collectives de travail (CCT), dont le nombre doit être augmenté et le champ d'application étendu.