La France ne tiendra pas ses objectifs budgétaires l'an prochain, selon la Commission européenne qui table sur un déficit public à 4,5% du PIB en 2015, chiffre qui va s'aggraver en 2016 à 4,7%.
A politique inchangée, la France aura donc en 2016 le déficit le plus élevé de toute la zone euro, selon les prévisions d'automne publiées mardi.
Le gouvernement français, de son côté, prévoit un déficit public à 4,3% du PIB l'an prochain et un retour à l'objectif de 3% en 2017, année électorale.
Mesures non prises en compte
L'exécutif européen a fondé son analyse sur le plan d'économies de 21 milliards d'euros annoncées par la France pour 2015, mais "certaines de ces mesures, autour de 2 milliards d'euros, n'ont pas été suffisamment détaillées pour être prises en compte".
Les mesures nouvelles présentées par la France dans son projet de budget 2015 - qui devraient permettre de réduire le déficit public de 3,6 à 3,7 milliards d'euros supplémentaires - n'ont pas non plus été intégrées.
afp/dk
Faible inflation attendue
La zone euro devrait enregistrer une inflation de 0,5% cette année et de 0,8% en 2015, un bas niveau lié à la lenteur de la reprise économique, selon les prévisions de la Commission européenne.
L'union monétaire devrait donc échapper à la déflation, caractérisée par une spirale négative des prix et des salaires néfaste à la croissance.
Pour 2016, la hausse des prix ne devrait pas dépasser 1,5%, alors que l'objectif de la Banque centrale européenne est de maintenir une inflation inférieure mais proche de 2%.
Croissance plus faible que prévu
La croissance de la zone euro ne devrait pas dépasser 0,8% cette année et 1,1% en 2015, estime Commission européenne.
Cette dernière se montre nettement plus pessimiste pour la reprise qu'au printemps dernier.
En mai, Bruxelles anticipait encore une croissance de 1,2% en 2014 et de 1,7% en 2015 pour les 18 pays de l'union monétaire.
La zone euro ne devrait atteindre finalement 1,7% de croissance du PIB qu'en 2016, soit un an plus tard que prévu.
Situations contrastées
La situation est contrastée selon les pays:
L'Allemagne (1,3% en 2014 et 1,1% en 2015) ralentit, alors que la France patine (0,3% en 2014 et 0,7% en 2015).
Quant à l'Italie, elle devrait rester en récession cette année pour la troisième année consécutive (-0,4%). Une croissance de 0,6% est attendue en 2015.
Les pays qui ont bénéficié d'un programme d'aide semblent mieux tirer leur épingle du jeu. La Grèce devrait sortir de plusieurs années de récession cette année et sa croissance devrait atteindre 3,7% en 2016.
L'Espagne devrait afficher une croissance de 1,2% cette année, puis à 1,7% l'an prochain et 2,2% en 2016, mais avec un chômage à 22,2%.