L'entreprise bâloise Syngenta supprime ou délocalise 500 emplois en Suisse
Le groupe suisse Syngenta va supprimer ou délocaliser 1800 postes de travail dans le monde en 2015, dont 500 en Suisse, afin d'économiser un milliard de dollars d'ici 2018, a-t-il annoncé lundi.
Les collaborateurs de Syngenta actifs en Suisse subiront les conséquences de sa restructuration. Le groupe agrochimique bâlois va supprimer ou délocaliser 1800 postes dans le monde, dont 500 basés dans la cité rhénane. Environ deux tiers seront relocalisés. Ces suppressions répondent à un programme d'économies de 1 milliard de dollars (970 millions de francs) d'ici 2018.
"Etant donné notre profond enracinement en Suisse, nous restons déterminés à avoir notre siège social à Bâle", a toutefois nuancé le directeur général Mike Mack.
Syngenta accorde "une grande importance à la Suisse comme centre d’affaires et d’innovation." Les investissements significatifs consentis dans le pays en témoignent, estime-t-il.
200 millions pourtant investis à Bâle
Les sites helvétiques, y compris au siège à Bâle, ont été gratifiés de plus de 200 millions de francs. Une enveloppe dépensée pour "répondre aux normes actuelles et futures en matière de postes de travail".
L'usine de protection des cultures à Monthey (VS), qui emploie plus de 900 personnes, "continuera à être le plus grand site de production de Syngenta dans le monde". A Stein (AG), "l'un des trois principaux sites mondiaux de recherche et développement", 46 millions de francs ont été consacrés à l'expansion et au développement des installations.
Syngenta emploie plus de 28'000 personnes dans 90 pays. En Suisse, la multinationale compte 3390 collaborateurs.
ats/sbad
Publié Modifié
265 millions économisés en 2015
Trois secteurs sont concernés par le programme d'économies: commerce, recherche et développement, et opérations globales, précise Syngenta dans un communiqué. Rien qu'en 2015, la restructuration doit permettre d'épargner 115 millions de dollars dans la 1ère division, 50 dans la 2e et 100 dans la 3e.
Le groupe bâlois n'avait pas répondu en 2013 aux objectifs financiers fixés par son directeur général Mike Mack, enregistrant un bénéfice net en recul de 11% à 1,64 milliard de dollars (1,49 milliard de francs).
Réaction choquée du syndicat Syna
Le syndicat Syna a réagit à l'annonce de Syngenta par un communiqué dans lequel il se dit "choqué par la froideur avec laquelle l'entreprise annonce la suppression de 500 places de travail à Bâle afin de profiter de coûts salariaux réduits".
"Même si le plan social mis en place tient compte de la situation difficile des employés-es de plus de 50 ans, la décision de Syngenta laisse un goût amer, montrant que pour l’entreprise, la maximisation du profit est la seule chose qui compte", écrit encore le syndicat qui condamne fermement cette attitude.
Il précise que ces places ne seront pas perdues pour tout le monde puisque selon lui deux tiers des postes supprimés en Suisse seront ainsi délocalisés en Angleterre, en Hongrie et en Inde.