Selon ces experts du département de sociologie de l'Université de Cambridge, de l'Université d'Oxford et de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, les programmes de réformes exigés par le FMI ont ralenti le développement de services de santé efficaces en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, les trois pays dans l'épicentre de l'épidémie qui a fait plus de 7370 morts en un an.
Les exigences du FMI ont aussi empêché une réponse coordonnées pour lutter contre l'épidémie.
Politiques du FMI entre 1990 et 2014
Les chercheurs ont passé en revue les politiques mises en oeuvre par le FMI avant l'épidémie en utilisant des données fournies par les programmes de prêts financiers accordés par l'institution entre 1990 et 2014 et ont analysé leurs effets en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.
Selon eux, les systèmes de santé ont été affaiblis par les exigences de réformes économiques et de réduction des dépenses publiques, et de décentralisation des systèmes de santé.
afp/fb
Un malentendu selon le FMI
Un porte-parole du FMI a rétorqué que le mandat de l'organisation n'incluait pas spécifiquement le domaine de la santé et qu'il était "totalement faux" d'affirmer que la propagation d'Ebola était une conséquence de la politique du FMI.
"De telles accusations sont basées sur un malentendu, et dans certains cas sur une déformation des politiques économiques pratiquées par le FMI", a-t-il poursuivi.
"Depuis 2009, des prêts accordés à des pays à faible revenu l'ont été sans taux d'intérêt ce qui a libéré des ressources disponibles pour des pays désireux de dépenser plus dans les domaines de la santé et de l'éducation".
Le porte-parole a ajouté que le FMI avait fourni une aide financière de 130 millions de dollars en septembre dans le cadre de la lutte contre Ebola et qu'il envisageait de fournir une somme similaire à la Guinée, au Liberia et au Sierra Leone l'année prochaine.