"Le nombre d'emplois dans le secteur public a augmenté de 40% depuis le milieu des années 1990", affirmait en substance Cristina Gaggini, directrice romande d'Economiesuisse, dans l'émission Forum le 14 janvier dernier.
Des chiffres que l'on retrouve également sur le site de la faîtière de l'économie suisse qui évoque des "emplois auprès de l'Etat ou proches de l'Etat" (lire document ci-dessous).
Questionné par l'équipe de Factuel, l'Office fédéral de la statistique (OFS) donne toutefois des résultats très différents. En effet, entre 1995 et 2008, le nombre de postes à plein temps dans le secteur public a diminué de 5,4%, passant de 531'005 à 505'473 (-28'533). De son côté, le privé a enregistré une progression de 13,2% des emplois.
Si l'écart entre les données d'Economiesuisse et celles de l'OFS est si important, c'est que la faîtière s'est basée sur des catégories comprenant également une certaine part d'employés issus du privé. C'est le cas de l'enseignement qui comptait 22% d'emplois privés en 2008, ainsi que le domaine de la santé qui en dénombrait 70% (voir graphe ci-dessous).
Le public représente près de 15% des emplois
Par ailleurs, Cristina Gaggini assurait que "l’Etat représente un emploi sur quatre en Suisse". Or, selon les derniers chiffres officiels datant de 2008, l'Etat comptabilisait 14,8% des postes à plein temps, contre 85,2% pour le privé.
Quant à la part des emplois dans le public par rapport à celle du privé, elle est restée relativement stable en 23 ans, avec une légère hausse côté privé (+2%), comme le montre le graphe ci-dessous:
Le communiqué d'Economiesuisse:
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Ce que l'on entend par secteur public
Pour ces statistiques concernant les différences entre les emplois du public et du privé, l'OFS se base sur la forme juridique des entreprises. Ainsi, le secteur public comprend toutes les unités institutionnelles appartenant aux collectivités publiques (Confédération, cantons, communes) tout comme les sociétés.
Les domaines de l'enseignement (écoles publiques, universités, etc.), de la santé (hôpitaux publics), de l'énergie, des transports, de la construction, ou encore des télécommunications comptent tous des entreprises publiques.
A noter que l'ancienne régies des PTT qui était dans les mains de l'Etat, a été divisée en deux grandes unités: La Poste, qui est encore une société publique, et Swisscom qui est entièrement privée.