Dans un entretien à la RTS, l'économiste et écrivain français Jacques Attali estime que la Banque nationale suisse (BNS) n'avait pas d'autre choix que d'abolir le taux plancher. Selon lui, elle aurait même dû le faire plus tôt.
"Je n'ai pas compris pourquoi elle ne l'a pas fait avant. C'est devenu un consensus: l'euro va baisser. C'était évident que la BNS ne pouvait pas tenir. La digue n'était pas à la hauteur du tsunami", a indiqué l'ancien conseiller spécial de François Mitterrand, interrogé lors du dernier Forum économique mondial à Davos.
"Mario Draghi donne le temps au politique"
Le rachat de dettes par la Banque centrale européenne et l'injection massive de liquidités est une excellente décision, aux yeux de Jacques Attali, qui voit en Mario Draghi, le patron de la BCE, "le plus grand homme d'Etat d'Europe".
"Il donne du temps au politique", estime Jacques Attali, qui dénonce cependant le risque que les Etats relâchent leurs efforts. "S'ils se disent: c'est pas la peine que je fasse des efforts, puisque la Banque centrale les fait à ma place. Dans ce cas c'est catastrophique. Les mille milliards vont s'épuiser. Et après quoi ? Rien! Il n'y aura plus d'essence dans le moteur."
Darius Rochebin/jgal