La Chine, qui investit toujours plus hors de ses frontières, a passé un cap symbolique l'an dernier avec quelque 103 milliards de francs engagés à l'étranger, de source officielle. Cette tendance de fond est due en priorité aux sociétés d’Etat qui ont investi massivement dans le monde pour garantir la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire du pays.
Matières premières en tête
Ces investissements portent avant tout sur les matières premières - dans le domaine agricole et le secteur minier - en Afrique et en Amérique du Sud. La Chine est aussi très active le long de ce qu’elle appelle la nouvelle route de la Soie. Elle construit des pipeline pour se faire livrer du gaz russe, investit à coup de millions de francs dans des projets énergétiques au Kazakhstan, et en Ouzbékistan.
Mais d'autres types d’investisseurs émergent, issus du secteur privé. Il s'agit de milliardaires à la recherche d’opportunités à l’étranger alors que l’économie chinoise, elle aussi, ralentit. Ils s'intéressent aux secteurs des télécoms, de l'immobilier, de l'industrie du divertissement ou encore de l'horlogerie.
Cette conquête est visible en Suisse aussi: les groupes Swissmetal ou Addax Petroleum sont passés sous pavillon chinois, tout comme la marque horlogère Corum, cédée au géant Haidian.
Raphaël Grand/oang
La Chine prend pied dans le football européen
Le milliardaire Wang Jianlin va devenir actionnaire de l'Atletico Madrid à hauteur de 20% du capital, ont annoncé les deux parties la semaine dernière.
Chiffré à quelque 45 millions de francs, l'accord entre le club champion d'Espagne et le groupe Wanda, dirigé par Wang, est une manne bienvenue pour les "Colchoneros", souvent dans le rouge ces dernières années sur fond d'importants arriérés d'impôts.
Cette opération permet par ailleurs à Wang de diversifier ses activités au-delà de l'immobilier, secteur à la peine en Chine, tout en satisfaisant sa passion pour le football.
afp
L’argent chinois s’internationalise lui aussi
Le yuan est, lui, en train de devenir une vraie monnaie d’échange.
La Chine met en place des lieux de négoce pour sa monnaie à l'étranger.
Dernier exemple en date, la semaine dernière à Davos: la BNS et la Banque centrale chinoise ont signé un accord monétaire sur le marché offshore du yuan.