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Les entreprises cherchent des solutions après l'abolition du taux plancher

L'entreprise Crevoisier SA aux Genevez. [RTS - Gaël Klein]
Les PME suisses cherchent des solutions pour faire face au franc fort / Le Journal du matin / 4 min. / le 29 janvier 2015
L'abolition subite, il y a 2 semaines, du taux plancher a été un véritable choc pour de nombreuses entreprises qui cherchent aujourd'hui la parade au franc fort. Tour d'horizon dans le Jura et le Jura bernois.

C’était il y a tout juste deux semaines: la BNS annonçait à la surprise générale l’abolition du taux plancher, avec des conséquences directes pour les entreprises exportatrices et leurs salariés. Or de nombreuses PME du Jura et le Jura bernois rencontrées par la RTS cherchent actuellement des solutions après la claque qu'elles ont ramassée.

Le chômage partiel ne va pas tout régler

C'est par exemple à son réveil, après une opération du genou, qu'Anne-Sophie Sperisen a appris la décision de la BNS, ce fameux matin du 15 janvier. Cette directrice de la société Solo Swiss qui fabrique des fours industriels à Porrentruy emploie une septantaine de personnes et exporte 80% de sa production dont une grande partie en zone euro. Et ce n'est pas la possibilité de recourir au chômage partiel qui va soulager son entreprise. A noter que l'entreprise a entretemps annoncé des licenciements (Lire encadré).

Son de cloche identique chez Crevoisier aux Genevez qui fabrique des machines. Philippe Crevoisier ne veut pas cracher dans la soupe, lui qui emploie 65 personnes aux Franches-Montagnes. Mais il cherche d’autres solutions, notamment chez ses fournisseurs et autres sous-traitants.

Du côté des fournisseurs précisément, la situation est d’ores et déjà très délicate. Plusieurs entreprises ont déjà demandé le chômage partiel, à l'instar de BG et Girod Instruments à Court, deux sociétés spécialisées dans la sous-traitance et les instruments de mesure mécaniques qui emploient une petite trentaine de personnes dont une quinzaine à domicile.

Concertation et solidarité

Dans les solutions cherchées par les patrons, on constate que certains font appel à leurs employés. Et d'autres à plus de concertation et de solidarité. Exemple en Ajoie, où une usine dont plus de la moitié du personnel est frontalier a libéré plusieurs de ses employés afin de créer un groupe de réflexion. Objectif: trouver des économies dans tous les secteurs. Elle comptait dans un premier temps geler l’augmentation salariale qui avait été négociée et demander un effort aux frontaliers. Des propositions qui n’ont pas été retenues.

Chez Tornos à Moutier, une analyse à l’interne est en cours afin de trouver les moyens de faire face à la situation. Tandis que chez Willemin Macodel à Delémont, autre fabricant de machines-outils, on a décidé de geler toutes les embauches. La direction explique se laisser un peu de temps avant de prendre des décisions. "On a pris un gros grain et maintenant on écope", relève Olivier Haegeli qui souhaite pourvoir dialoguer avec d’autres chefs d’entreprises.

Prochaines pertes d'emplois?

Enfin toutes les entreprises n’ont pas la même marge de manoeuvre. La mesure la plus forte dans le Jura et le Jura bernois pourrait être prise très rapidement par l’entreprise Von Roll près de Delémont. Sa direction envisageait il y a encore quelques jours de supprimer entre 50 et 80 postes de travail sur les 135 que compte l’entreprise. Une décision définitive sera prise d’ici fin février.

Gaël Klein/jzim

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