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"Exploitons la force du franc pour créer un fonds d'investissement"

Marian Stepczynski est un journaliste suisse né en 1943.

Licencié en sciences économiques et en sciences politiques de l'université de Genève, il commence sa carrière journalistique à La Tribune de Genève en 1966.

De 1970 à 1980 et de 1993 à 1997, Marian Stepczynski travaille au Journal de Genève dont il sera le directeur de la rédaction.

Depuis 1997, il exerce une activité de conseil privé et de chroniqueur économique. [mstepczynski.blog.tdg.ch]
Marian Stepczynski, économiste et journaliste / L'invité de la rédaction / 21 min. / le 4 février 2015
Suite à l'abolition du taux plancher, l'économiste Marian Stepczynski propose d'exploiter la force du franc pour acheter des devises étrangères et de créer un fonds pour investir à l'étranger.

Vendre des francs contre des devises et utiliser le produit de cette vente pour créer un fonds qui servirait à investir dans des entreprises étrangères. C'est l'idée défendue par l'économiste Marian Stepczynski, invité du Journal du matin, sur RTS La Première mercredi.

Alors que certains s'inquiètent du déclin de l'industrie d'exportation suisse ou d'une récession imminente suite à l'abolition du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS) le 15 janvier dernier, l'expert propose ainsi de capitaliser sur la force du franc.

Fonds souverain

La Suisse pourrait en effet "faire des investissements directs par le biais d'une structure spécialisée, créée par la Banque nationale", explique-t-il. Concrètement, cette structure ad hoc ressemblerait aux fonds souverains mis en place par le Koweït, Singapour ou la Norvège, ajoute-t-il.

Marian Stepczynski estime en outre qu'un quart des réserves pourrait être utilisé pour ces placements dans la zone euro, ainsi qu'en Amérique du Nord et en Asie.

"C'est le moment pour les collectivités publiques de s'endetter"

Avec des taux d'intérêt actuellement très bas, l'économiste assure que "c'est le moment ou jamais pour les collectivités publiques d'augmenter leurs dettes".

Le problème, dit-il, "c'est qu'on est ligoté par le frein à l'endettement", un dispositif qu'il faudrait assouplir, selon lui, car il "ne tient pas compte de la situation sur le marché monétaire et financier, ni de la conjoncture".

Et d'ajouter: "On pourrait financer à très bon compte aujourd'hui les projets fédéraux et cantonaux... On s'adapterait ensuite lorsque les taux remontent".

>> Lire : Maxime Zuber demande la création d'un fonds de soutien à l'économie

hend

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"La BNS aurait pu maintenir le taux plancher"

Selon Marian Stepczynski, la BNS aurait pu maintenir le taux plancher: "Elle aurait très bien pu continuer à accumuler des devises. Il n'y a pas de limite pour une banque centrale dans ce domaine-là", explique-t-il.

"Il n'y a pas d'inflation en Suisse ni aucune menace d'inflation, je ne vois donc pas ce qui aurait empêcher la BNS de surseoir à cette décision", conclut-il.