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L'Eurogroupe impose un nouvel ultimatum de dix jours à la Grèce

L'ombre de Jeroen Djisselbloem, président de l'Eurogroupe, menace la situation financière du gouvernement Tsipras. [Petros Giannakouris]
L'ombre de Jeroen Djisselbloem, président de l'Eurogroupe, menace la situation financière du gouvernement Tsipras. - [Petros Giannakouris]
L'Eurogroupe a donné vendredi dix jours à la Grèce pour accepter un prolongement de son programme d'aide. En cas de refus, le pays pourrait se retrouver rapidement à court de liquidités.

Déjà mis sous pression par la Banque centrale européenne (BCE), le nouveau gouvernement grec s'est vu imposer un nouvel ultimatum vendredi soir, cette fois de la part de Jeroen Dijsselbloem.

Le président de l'Eurogroupe a dramatisé les enjeux en annonçant qu'Athènes avait jusqu'au 16 février pour demander un prolongement de son programme d'aide - et donc le maintien des réformes structurelles - faute de quoi le soutien financier de la zone euro n'était plus assuré.

Plus tôt vendredi, la Grèce avait réaffirmé qu'elle ne voulait plus d'aide conditionnée de ses créanciers. Un responsable gouvernemental a précisé que la Grèce souhaitait simplement un "accord relais", lui permettant de continuer à se financer jusqu'à ce qu'Athènes soit en mesure de présenter son programme de désendettement, mais "pas une nouvelle aide, avec des conditions, des inspecteurs, etc."

"Le temps va manquer à la Grèce"

En l'état actuel des choses, le programme d'aide à la Grèce expire le 28 février. Sans ce dispositif, le pays ne bénéficiera plus d'assistance financière. Et l'espoir qu'il puisse se financer seul sur les marchés est quasi-inexistant.

"Le temps va sérieusement manquer si (la Grèce) ne demande pas un prolongement d'ici là", a affirmé vendredi Jeroen Dijsselbloem. Certains observateurs estiment que la Grèce pourrait se trouver à court de liquidités dans quelques semaines si elle ne parvient pas d'ici-là à s'assurer une assistance supplémentaire.

La Grèce aura l'occasion de défendre ses positions lors d'une réunion exceptionnelle des ministres des Finances de la région mercredi. L'Eurogroupe débattra à cette occasion du soutien financier à Athènes, à la veille du Conseil européen.

Yanis Varoufakis, le ministre des Finances du gouvernement dirigé par Alexis Tsipras, pourra ainsi s'expliquer sur ses projets de réforme et de gestion des finances publiques.

mre avec reuters

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Les agences enfoncent le clou

De leur côté, les agences de notation Standard & Poor's et Moody's ont enfoncé le clou, la première en abaissant la note de la Grèce et la seconde en la plaçant sous surveillance en vue d'un abaissement au nom des incertitudes entourant l'issue des négociations entre la Grèce et ses créanciers.

Déjà sous pression de la BCE

La tension était déjà montée d'un cran mercredi soir avec la décision de la BCE de cesser, à compter du 11 février, d'accepter les obligations d'Etat grecques comme garantie pour ses opérations de refinancement.

Cette mesure, qui revient à priver les banques grecques d'accès aux guichets de la BCE, les rend dépendantes d'une procédure exceptionnelle reposant sur la banque centrale nationale grecque et à laquelle la BCE garde le droit de mettre fin si elle juge qu'aucun compromis ne peut être trouvé entre la Grèce et le reste de la zone euro.