En volume, l'endettement total - Etats, entreprises et ménages - a progressé de 57'000 milliards entre 2007 et 2014 pour frôler aujourd'hui les 200'000 milliards de dollars. Parmi les mauvais élèves, la France a vu par exemple son endettement total bondir de 66%.
Directeur de la recherche et des études de Natixis, Patrick Arthus rappelle que la cause essentielle de cette situation est la dynamique, depuis la crise de 2008, de désendettement du secteur privé.
"Comme les ménages et les entreprises se désendettent, ils dépensent moins. Comme ils dépensent moins, cela crée d'abord une crise puis une croissance faible, et les Etats réagissent à cela par les déficits publics", explique-t-il. "C'est essentiellement un transfert de la dette privée vers la dette publique."
Pas de nouvelle crise financière à l'horizon
"Les dettes publiques arrivent à des niveaux pour lesquels nous avons peu d'expérience, sauf au Japon", reconnaît l'économiste qui précise que la dette totale - la somme de celle des Etats, des ménages et des entreprises - atteint des niveaux qu'on n'avait même pas vus après les guerres mondiales.
Mais tant que les banques centrales arrivent à maintenir des taux d'intérêt nuls, "vous pouvez avoir une dette publique très élevée, ça ne déclenchera pas de crise financière", assure Patrick Arthus.
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La thèse de "l'irréversibilité"
Que se passerait-il si les taux d'intérêts devaient remonter?
Il commence à se développer une thèse dans les milieux financiers et/ou universitaires qui est celle de l'irréversibilité, explique Patrick Arthus.
Les banques centrales, confrontées à ce niveau très élevé des dettes, ne pourront plus jamais remonter les taux d'intérêt.
C'est ce qui se passe déjà au Japon et c'est ce qui pourrait se produire aussi en Europe, souligne l'économiste.