Nestlé a indiqué jeudi que Patrick Aebischer, à peine annoncé partant de la présidence de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), allait être proposé pour intégrer le conseil d'administration de la multinationale vaudoise.
Un deal négocié
Selon notre enquête dans les milieux proches du Conseil des Ecoles polytechniques fédérales et du Conseil fédéral, le timing de ces deux annonces n'est pas innocent et aurait été négocié.
En effet, le mandat chez Nestlé aurait été refusé si Patrick Aebischer avait voulu rempiler à la tête de l'EPFL, nous ont affirmé plusieurs sources proches du dossier. Aucun officiel n'accepte pourtant de le dire aussi directement.
Nombreux mandats privés
Il faut se souvenir que la proximité de l'EPFL avec Nestlé a déjà suscité pas mal de débats et que Patrick Aebischer, en poste depuis 1999 à la tête de la haute école, commence à collectionner une longue liste de mandats privés.
Le Fribourgeois a ainsi récemment pris la présidence du Novartis Venture Funds (NVF), un fonds de capital-risque dans le domaine des sciences de la vie du géant pharmaceutique bâlois.
Débats âpres au Conseil fédéral
Selon nos informations, le Conseil fédéral a débattu âprement l’été dernier du mandat chez Nestlé, jugé le plus problématique. Le gouvernement aurait accepté, à la condition que le patron de l'EPFL soit sur le départ. Les services de Johann Schneider-Ammann se refusent à commenter.
Le porte-parole du Conseil des écoles polytechniques, de son côté, indique que la demande a été jugée sur pièce, indépendamment de savoir si Patrick Aebischer allait rester longtemps ou pas à la tête de l’EPFL.
L'interview de Patrick Aebischer dans Forum:
Patrick Aebischer répond à Forum:
Ludovic Rocchi/dk