Le journal allemand Welt am Sonntag, par exemple, articule le montant de 800 millions d'euros déposés sur des comptes en Suisse.
Cette passivité est d'autant plus étonnante que la Suisse a elle-même fait des propositions concrètes à la Grèce pour régulariser les avoirs non déclarés.
Mutisme d'Athènes
La dernière rencontre en date entre Berne et Athènes remonte au 4 février 2014. La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf avait alors rencontré son homologue et proposé une solution pour régler le passé en tenant compte du passage à l'échange automatique de renseignements au niveau international.
Mais "nous n'avons reçu de réponse ni de l'ancien gouvernement, ni du nouveau gouvernement à ce jour", explique Anne César, membre du département de la communication au secrétariat d'Etat aux questions financières internationales.
Pour Thibaut Mercier, économiste chez BNP Paribas, c'est une affaire de moyens. "Pour lutter contre la fraude fiscale efficacement, il faut une grande volonté politique et des moyens humains, techniques et matériels (…) Ce deuxième volet implique l'utilisation de ressources publiques plus importantes à court terme. Et aujourd'hui, du fait des nombreuses contraintes de liquidités qui pèsent sur l'Etat grec, il ne peut pas ou difficilement mettre en œuvre un plan de grande ampleur", constate-t-il.
Fraude trop massive?
Athènes pourrait donc s'occuper de ces comptes non déclarés quand elle en aura les moyens. A moins - et c'est ce qu'avançaient des chercheurs de l'Université de Chicago fin 2012 déjà - que la fraude soit une pratique si répandue chez l'élite grecque que le gouvernement ne puisse plus la combattre.
Selon ces chercheurs. 28 milliards d'euros s'échapperaient chaque année de Grèce.
Katja Schaer/oang