"L'horlogerie manufacturière est peut-être l'une des seules activités de l'industrie mécanique de la région neuchâteloise qui résiste si bien au temps, expliquait Antonio Calce dans le Journal du matin de la RTS mercredi, à la veille de l'ouverture de Baselworld.
"L'horlogerie, c'est de l'art, un patrimoine que l'on perpétue depuis plus de 200 ans. Et grâce à la centaine de métiers réunis à La Chaux-de-Fonds pour fabriquer une montre, nous détenons un savoir-faire unique".
Obsolescence de la montre connectée
Le directeur général du Groupe Sowind, nommé en janvier de cette année, estime que la montre connectée ne menace pas directement l'horlogerie suisse. Il met en garde contre l'obsolescence de ces objets, au contraire de biens manufacturés qui offrent la pérennité.
"Il ne faut pas être alarmiste, mais c'est vrai que les entreprises d'entrée et de milieu de gamme vont certainement souffrir", a-t-il toutefois estimé en réaction aux déclarations d'Elmar Mock, co-fondateur de Swatch, interrogé dans Forum dimanche.
>> Lire : "La montre connectée menace l’horlogerie suisse de moyenne gamme"
217 milliards dépensés en biens de luxe
L'horlogerie de luxe a connu ses belles années avec des marges exceptionnelles mais nous avons encore une marge de progression importante possible, a encore relevé Antonio Calce.
"En 2014, on estimait à 330 millions le nombre de consommateurs de biens de luxe dans le monde, pour un montant total de 217 milliards d'euros. Le potentiel est donc énorme, notamment sur le marché chinois (lire ci-dessous).
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Prix en euros augmentés de 7% pour contrer le franc fort
En ce qui concerne le franc fort et la fin du taux plancher, Antonio Calce a estimé que toutes les marques l'avaient ressenti plus ou moins fortement. "Mais il faut regarder devant et poursuivre notre développement", a-t-il relevé.
Le Groupe Sowind ne prévoit pas de mesures salariales particulières pour contrer les effets du franc fort, mais les prix en euros ont déjà été augmentés de 7%. Les marges seront aussi légèrement réduites.
"Viser le marché chinois n'est pas une erreur"
L'ancien patron de la marque horlogère Corum, récemment rachetée par des Chinois, a estimé que ce n'était pas une erreur pour la Suisse d'avoir visé ce marché, même si 2014 a connu une baisse chiffrée.
"C'est un marché extrêmement grand. Les Chinois sont très intéressés par l'horlogerie et les produits de luxe. En Suisse, nous avons besoin de ce genre d'investisseurs dont les montants se chiffrent en millions voire en milliards. Mais il ne faut pas tout cibler sur un seul pays".
Antonio Calce a également fait remarquer qu'aujourd'hui rare sont encore les marques qui appartiennent à des capitaux helvétiques.