La baisse se ressent dans l'alimentaire, mais plus fortement encore dans le secteur non alimentaire, comme celui des vêtements. Les commerces de France voisine en revanche se frottent les mains.
Sans disposer encore de chiffres globaux, l'office genevois de la statistique relève qu'en mars, la fréquentation des commerces de détail a considérablement reculé.
Baisse de 5% chez Migros
Migros Genève accuse une baisse de 5% de son chiffre d'affaires de mi-janvier à fin mars. Son concurrent Coop ne donne pas de chiffres, mais dit connaître "de légères baisses du chiffre d'affaires dans les supermarchés proches des frontières, surtout les week-ends".
Dans le secteur de l'habillement, les pertes sont marquées dans l'ensemble du pays. L'association des magasins de mode, Swiss Fashion Stores, fait état d'un recul de l'ordre de 7% en janvier, du double pour le mois de février.
S'ils désertent les magasins de leur canton, les Suisses se précipitent dans les commerces de l'Hexagone. Migros France enregistre une hausse de 15% de ses ventes au premier trimestre.
Détaxe à l'exportation en hausse
Autre indicateur partiel mais intéressant: la société Global Blue, spécialisée dans la détaxe à l'exportation, a réalisé 68% de transactions supplémentaires pour des résidents suisses ayant effectué des achats en France en janvier-février.
Pour limiter les effets du franc fort, les commerces réagissent. Dans les zones frontalières en particulier, les magasins ont rapidement abaissé leurs prix, grâce à des rabais qu'eux-mêmes ont obtenus auprès de leurs fournisseurs européens. Des initiatives sont prises aussi pour sensibiliser et fidéliser la clientèle, comme celle qui sera bientôt mise en place dans la région de Porrentruy par l'Union du commerce d'Ajoie et Clos du Doubs.
Mathieu Cupelin