Avec un tiers de la population active employée à temps partiel, la Suisse est deuxième au classement européen, derrière les Pays-Bas. Mais si elle est l'un des pays où cette organisation du travail est la plus fréquente, la Confédération est aussi l'un des endroits où cette pratique est la plus différenciée entre hommes et femmes.
Alors que deux femmes sur trois (59%) travaillent à temps partiel, seuls 14% des hommes le font.
Répartition "invisible"
Les femmes sont aujourd'hui plus nombreuses que les hommes à disposer d'une maturité fédérale. Certaines formations supérieures, autrefois majoritairement suivies par des hommes, regroupent même plus de femmes, à l'image des enseignants, des médecins ou des juristes.
Cette répartition n'est pourtant pas visible dans le monde professionnel. Plus les femmes mères de famille sont formées, plus elles auront tendance à travailler à temps partiel.
Partager les postes à responsabilité
Afin de contrer cette tendance, le recours au "jobsharing", le partage à au moins deux d'un poste de travail à temps plein, permet d'occuper un poste de cadre tout en travaillant à temps partiel.
Du côté des syndicats, ce développement est salué, mais Valérie Borioli, de Travail Suisse, met en garde: "Le danger si le "jobsharing" n'est occupé que par des femmes, c’est de segmenter encore un peu plus le travail par le genre, ce qui produit des discriminations salariales qui doivent être combattues."
Julien Chiffelle/ebz
Près de 27% des entreprises auraient recours au jobsharing
Selon une étude publiée en 2014 et se basant sur près de 400 entreprises, regroupant 180'000 salariés, 27% des entreprises suisses offrait cette possibilité à leurs employés et un quart des postes concernés étaient des postes de cadres.
Le nombre exact de salariés ayant recours au jobsharing n'est pas encore établi en Suisse, mais l'Office fédéral de la statistique les recensera dès 2016.