Le gazoduc Trans Adriatic Pipeline va voir le jour grâce à la Suisse

Le gazoduc doit relier la Turquie au sud de l'Italie, via l'Albanie et la Grèce, pour transporter le gaz naturel de la mer Caspienne (Azerbaïdjan) vers le marché européen.

"C’est le fruit d’une très bonne coopération entre l’Albanie et la Suisse", explique Christoph Graf, représentant de Berne à Tirana, avec - côté helvétique - une coopération entre le groupe Axpo et le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).

Dritan Spahiu, directeur du secteur hydrocarbures au ministère albanais de l’Energie, souligne que le Trans Adriatic Pipeline (TAP) va aider son pays à développer son économie.

L'Europe moins dépendante du gaz russe

Petit poucet des projets de gazoducs en Europe du sud, TAP a pourtant réussi à l’emporter sur le projet européen Nabucco puis sur le projet russe South Stream, torpillé l’année dernière par les Européens en raison de la crise en Ukraine.

"Nabucco était un très gros projet avec des coûts très élevés. TAP était un projet flexible et à bas coût", souligne Dritan Spahiu. "C’est un projet stratégique car il est alimenté par le gaz azéri. L’Europe dépendra moins du gaz russe".

L'Albanie, futur carrefour énergétique

Le gazoduc TAP va aussi bouleverser la carte énergétique de la région. Actuellement, l’Albanie n’est pas connectée au réseau de gazoducs européens. Mais demain, explique Eduart Rumani, responsable des projets énergie à la Coopération suisse, l’Albanie va devenir un carrefour énergétique qui permettra d’alimenter en gaz le Kosovo, le Monténégro, la Bosnie, la Macédoine. "C’est un projet qui va changer l’histoire de ce pays pour les 50 ans à venir", assure-t-il.

Les Azéris ont promis d’allouer 10 milliards de mètres cubes au futur pipeline, une quantité de gaz qui pourrait être doublée. Le gaz devrait s'écouler dans le gazoduc TAP en janvier 2020.

Laurent Rouy/oang