La responsable policière de l'enquête sur la perte de 4,9 milliards d'euros subie par Société générale en 2008 a fait état à un juge d'un témoignage d'un ancien salarié de la banque mettant en cause sa hiérarchie, selon Mediapart.
Opérant au sein de l'entité "risques opérationnels", il a assuré à l'enquêtrice que "l'activité de Jérôme Kerviel était connue" et affirmé avoir alerté dès avril 2007 plusieurs dirigeants par un courriel "avec une tête de mort pour attirer leur attention".
La Société générale "étonnée"
En dépit de plusieurs tentatives, dont une réquisition judiciaire auprès de la banque restée lettre morte, la policière n'a pu mettre la main sur ce message électronique, explique Mediapart.
La Société générale a réagi en disant "s'étonner" de ces informations. Elle a fait valoir que la justice avait à plusieurs reprises "reconnu la culpabilité pénale exclusive" de l'ex-trader. Jérôme Kerviel avait exposé la banque à hauteur de 50 milliards lorsque l'affaire a éclaté.
afp/fisf
Nouveau procès en 2016
Devenu l'un des symboles des dérives du monde de la finance, Jérôme Kerviel a été reconnu coupable d'avoir dissimulé ses prises de risques sur des produits financiers dérivés et définitivement condamné en mars 2014 à cinq ans de prison, dont trois ferme.
Libéré en septembre 2014, il purge sous bracelet électronique le solde de sa peine.
La Cour de cassation, plus haute instance judiciaire française, a en revanche cassé l'an dernier le volet civil de son jugement, qui lui imposait le paiement de 4,9 milliards de dommages et intérêts à la Société Générale. Un nouveau procès civil doit se tenir en 2016..