Cette baisse attendue par rapport à 2014 est directement liée au franc fort. Et ce phénomène du tourisme à la pompe pourrait encore s'accentuer à l'avenir, conséquence de la possible hausse du coût de l'essence en Suisse en raison des nouvelles taxes qui se profilent.
Le Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération (FORTA) prévoit une augmentation de la surtaxe sur les huiles minérales. La stratégie énergétique 2050, elle, envisage de nouvelles taxes sur les combustibles, le carburant et l'électricité, dans le cadre de la nouvelle fiscalité écologique. Ce sont donc des projets pour lesquels les automobilistes pourraient être mis à contribution.
Certains élus saisissent la balle au bond et dénoncent des projets de réforme malvenus en période d'appréciation du franc.
De larges pans de l'économie fragilisés?
"Plus on va augmenter les taxes, plus on risque d'inciter les gens à aller faire du tourisme transfrontalier et à faire le plein, mais aussi à acheter des denrées et du matériel de l'autre côté de la frontière", craint le conseiller national UDC vaudois Guy Parmelin. "Donc, on va fragiliser encore plus des pans entiers économiques de notre pays et mettre en jeu de nombreux postes de travail, des revenus, des impôts et des cotisations sociales", poursuit-il.
Face à ces inquiétudes, le Conseil fédéral reste vague. Interrogée sur la stratégie à venir, Eveline Widmer-Schlumpf n'a pas apporté de réponse claire. Le flou règne encore sur les mesures de politique tarifaires à adopter.
Michael Peuker/oang