Les auteurs de cette étude sur la structure et les perspectives du canton rappellent l'importance des secteurs du tourisme et de l'industrie exportatrice pour le Tessin. Ces secteurs sont fortement exposés aux fluctuations des devises.
La branche du tourisme souffre d'autant plus du franc fort qu'une grande partie de sa clientèle, qui provient de la zone euro, est très sensible aux oscillations de prix. Cela est particulièrement vrai pour les touristes allemands, dont la tendance à la diminution se vérifie depuis quelques années déjà.
Tourisme d'achat
Le secteur de l'exportation est également vulnérable. En 2014, plus de 55% des exportations des entreprises tessinoises ont été effectuées en zone euro, contre moins de 46% pour la moyenne nationale.
En outre, la proximité de la frontière italienne met à rude épreuve le commerce de détail, le tourisme d'achat étant encore plus attrayant pour les consommateurs tessinois. Credit Suisse s'attend à le voir augmenter de 10% en 2015.
ats/rens
Marché du travail sous forte pression
Le franc fort met également le marché du travail sous forte pression. Même si le taux de chômage au Tessin (4,1%) est plus élevé que la moyenne suisse (3,4%), il est nettement inférieur à celui des régions italiennes frontalières. En Lombardie, il se situe à 8,2% et dans le Piémont à 11,3%, parmi les plus bas de la péninsule.
Les experts de Credit Suisse soulignent que depuis 2000, le nombre de travailleurs frontaliers a plus que doublé, et il dépasse désormais les 60'000. Au Tessin, un actif sur deux est étranger et un sur quatre habite de l'autre côté de la frontière.