L'an passé, les grandes banques helvétiques ont continué d'étoffer leur capitalisation, remplissant ainsi déjà la plupart des critères de la réglementation visant les établissements trop grands pour faire faillite, ainsi que les standards internationaux de Bâle III, lesquels s'appliqueront dès 2019.
Mais elles doivent encore renforcer leur capacité de résistance, a indiqué jeudi la BNS dans son "Rapport sur la stabilité financière".
Les risques demeurent élevés
Selon la BNS, les risques associés aux conditions économiques et financières restent élevés. Pour les grandes banques, le potentiel de pertes ramené à leur capitalisation reste substantiel, tant du point de vue des scénarios retenus par la BNS que de celui d'une comparaison avec les difficultés rencontrées lors de la crise financière.
La banque centrale note aussi que si UBS et Credit Suisse affichent des taux de fonds propres pondérés des risques supérieurs à la moyenne, il n'en va pas de même pour leur taux de solvabilité.
>> Lire aussi : Avec la crise grecque, le franc suisse reste une "valeur refuge" et Le franc fort continue de peser sur l'économie helvétique
ats/fme
Cinq scénarios de la BNS
Pour évaluer les risques pesant sur le secteur bancaire, la BNS considère cinq scénarios. Le premier décrit l'évolution de l'environnement économique la plus probable sur la base des informations disponibles.
Ce dernier se base sur une embellie conjoncturelle, à la faveur de la poursuite de la croissance économique des Etats-Unis et une accélération dans la zone euro. Pour la Suisse, la BNS mise sur un ralentissement consécutif à la vigueur du franc.
Dans les quatre scénarios défavorables, la BNS se base sur une aggravation de la crise de la dette dans la zone euro, des difficultés dans les pays émergents, une récession aux Etats-Unis ainsi qu'un choc consécutif à une rapide hausse des taux d'intérêts.
Crédits hypothécaires à risque
La baisse constante des taux d'intérêts et l'introduction de valeurs négatives comporte le risque d'un nouveau déséquilibre sur le marché suisse des crédits hypothécaires et de l'immobilier à moyen terme. Le phénomène concerne en particulier le secteur de l'investissement résidentiel, celui-ci semblant à nouveau attrayant.
Le bas niveau des taux d'intérêts peut inciter les banques à prendre plus de risques. Des volumes de crédit plus importants sur des durées plus longues pourraient être considérés comme un moyen permettant de compenser les taux négatifs et de stabiliser les bénéfices à court terme, estime la BNS.
Des mesures supplémentaires pourraient devenir nécessaires si la dynamique sur ces marchés devait à nouveau s'accélérer, a averti la BNS.