Les vertus du système dual - 3 jours en entreprise et 2 jours à l'école - ne sont par ailleurs pas seulement vantées aux Etats-Unis, mais aussi à Berne cette semaine, devant pas moins de 400 élus issus de 80 pays qui participent à l'assemblée parlementaire de la Francophonie.
Même traitement pour François Hollande, lors de sa visite d'Etat en avril dernier, qui avait rencontré des apprentis et visité plusieurs entreprises formatrices. L'intérêt de la France a même été tel, que l'objectif principal côté Suisse était presque éclipsé: obtenir le soutien de Paris sur le dossier de la libre circulation des personnes.
Un outil marketing par excellence
En exportant son modèle de formation, la Suisse valorise ainsi ses apprentis à l'étranger et démontre ses capacités à produire une main d'oeuvre qualifiée, ce qui peut attirer des investisseurs. Mais en révélant les secrets de sa réussite, elle dispose du même coup d'une monnaie d'échange, ou d'une arme diplomatique utile pour négocier et débloquer des dossiers.
Le système suisse connaît toutefois des limites. Il reste encore 10'000 places vacantes pour la rentrée et certaines entreprises craignent de ne pas pouvoir former la relève, alors que le pays connaît une pénurie de main d'oeuvre qualifiée.
Coralie Claude/jzim
Une déclaration d'intention sur trois ans
Le conseiller fédéral s'est réjoui de l'intérêt que suscite le modèle suisse aux Etats-Unis. "C'est un honneur pour la Suisse de partager notre expérience avec les Américains", a-t-il ajouté. Et de rappeler que l'apprentissage - élément clé du système de formation suisse - est largement méconnu au pays de l'Oncle Sam.
S'étendant dans un premier temps sur une durée de trois ans, la déclaration d'intention doit favoriser un échange actif en matière de formation professionnelle entre les deux pays. L'économie privée peut aussi s'impliquer à la faveur de l'accord et débuter des projets pilote aux Etats-Unis.
La déclaration doit aussi permettre des progrès dans le domaine de la reconnaissance réciproque des qualifications et certificats scolaires, non seulement pour les apprentis et étudiants, mais aussi pour les enseignants et formateurs.
Le président américain Barack Obama s'est fixé comme objectif de doubler le nombre d'apprentis aux Etats-Unis d'ici cinq ans. Dix-huit entreprises suisses actives outre-Atlantique ont par ailleurs pris l'engagement de recruter plus d'apprentis. (ats)
Reconnaissance aussi des produits bio suisses
La Suisse et les Etats-Unis ont par ailleurs trouvé une entente sur la reconnaissance réciproque des prescriptions des deux Etats pour les produits bio. Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann et la ministre adjointe américaine de l'agriculture Krysta Harden ont signé jeudi à Washington un accord en ce sens.
Le nouvel accord va élargir le marché pour les agriculteurs bio. Les barrières administratives qui entravent la livraison de davantage de produits bio par les petites et moyennes entreprises seront abaissées.