En poste comme ambassadrice de Suisse à Téhéran entre 2009 et 2013, Livia Leu est aujourd'hui responsable du Centre de prestations "Relations économiques bilatérales" du SECO et déléguée du Conseil fédéral aux accords commerciaux. Elle a conduit à ce titre une délégation économique suisse en avril dernier à Téhéran pour évaluer les conditions-cadre existantes et le potentiel futur pour les relations économiques bilatérales.
Invitée mercredi du Journal du matin de la RTS après l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, elle se montre optimiste sur l'amélioration de la situation économique du pays lorsque les sanctions internationales auront été levées.
Dans cette perspective, "la Suisse est bien positionnée, connue; elle a une bonne réputation aussi bien par nos services diplomatiques que par la qualité suisse qui est reconnue", souligne-t-elle.
Nombreux secteurs prêts à s'ouvrir à l'étranger
Ce pays de presque 80 millions d'habitants, riche en ressources naturelles, "est curieusement très tourné vers l'étranger" constate la diplomate, qui souligne l'existence d'une grande demande dans le domaine des infrastructures et des biens de consommation - notamment dans les secteurs des médicaments, des cleantech et de l'énergie. Mais un bon potentiel existe aussi dans le secteur financier après la levée des sanctions.
La Suisse doit faire des efforts pour se placer
Face à la concurrence internationale dans cette reconquête du marché iranien, l'image de la Suisse est forte, appréciée, note Livia Leu. "Donc je pense qu'on est bien positionnés pour démarrer", même si "la concurrence ne dort pas!"
Dans sa recette d'un futur succès suisse, le premier ingrédient est la qualité. "Mais il faut faire des efforts, il faut aller sur place et montrer que nos produits sont peut-être meilleurs sur le marché".
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Mise en œuvre de l'accord: un défi technique
L'accord de Vienne "est très détaillé, c'est du jamais vu pour un pays membre du Traité de non-prolifération nucléaire", analyse la diplomate suisse.
"Il sera déjà un défi techniquement à mettre en œuvre. Mais il y aura encore des discussions politiques à franchir, qui seront difficiles de part et d'autre".
"Mais je reste optimiste", précise Livia Leu. "Comme diplomate, c'est ma profession d'être optimiste!"