"Nous avons décidé aujourd'hui d'accorder en principe à la Grèce un soutien financier d'une durée de trois ans, subordonné au résultat des procédures nationales", ont déclaré les ministres dans un communiqué à l'issue d'une réunion téléphonique, saluant l'adoption par le Parlement grec de réformes prévues dans l'accord conclu lundi à Bruxelles.
La décision des ministres ne prendra pleinement effet qu'après l'aval de plusieurs parlements des pays membres, dont le Bundestag allemand vendredi.
La BCE relève son aide aux banques
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de relever de 900 millions d'euros sur une semaine le plafond des prêts d'urgence accordés aux banques grecques, leur dernière source de financement, a annoncé jeudi le président de la BCE, Mario Draghi lors d'une conférence de presse.
"Nous avons décidé aujourd'hui de relever ELA", acronyme pour ses financements d'urgence qui étaient plafonnés depuis fin juin, a indiqué Mario Draghi, ajoutant que la BCE continuait d'agir en partant du principe que la Grèce "est et restera un membre de la zone euro".
Avec cette décision, la BCE rouvre ainsi un robinet qu'elle avait fermé depuis quelques semaines.
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"Les choses ont changé"
"Les choses ont changé maintenant. Nous avons eu une série de nouvelles avec l'approbation du crédit-relais, avec les votes, les différents votes des différents parlements, qui ont à présent rétabli les conditions d'un relèvement de l'ELA", a-t-il dit.
Plus tôt jeudi, les collaborateurs des ministres des Finances de l'Union européenne, ou "groupe de l'Ecofin", avaient recommandé l'octroi d'un prêt-relais de 7 milliards d'euros à la Grèce qui devrait être approuvé formellement dans la journée, a déclaré le Premier ministre irlandais Enda Kenny.
Au total, les besoins de financement de la Grèce sont évalués à 12 milliards d'euros d'ici à la mi-août.
reuters/afp/mre
Le besoin d'un allégement de la dette est "indiscutable"
Mario Draghi a qualifié jeudi d'"indiscutable" la nécessité de réduire le poids de la dette de la Grèce, qui représente quelque 180% de son PIB. "Est-ce-qu'un allègement de la dette est nécessaire? c'est indiscutable", a-t-il déclaré, "la question sera quelle est la meilleure forme d'allègement".
C'est sur ce point que devront porter les discussions des prochaines semaines entre la Grèce et ses créanciers, a-t-il ajouté.