Le cas de l'ex-courtier traité lundi par un tribunal britannique constitue une première dans cette affaire qui a coûté des milliards aux banques et entaché leur réputation.
L'ancien trader en produits dérivés sur le yen, âgé de 35 ans, a été reconnu coupable par le tribunal de Southwark, sur la rive sud de la Tamise à Londres.
Huit chefs d'inculpation
L'homme est reconnu coupable de l'ensemble des huit chefs d'inculpation et était accusé par le procureur d'avoir été la tête pensante de la manipulation, motivée par la "cupidité".
D'après l'Office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO), l'homme avait orchestré de septembre 2006 à septembre 2010 un système de collusion avec des traders des banques suisse UBS et américaine Citigroup, mais aussi avec ceux d'autres établissements, afin d'influencer à leur avantage le niveau du Libor.
Pour se défendre, l'ex-courtier avait expliqué que la manipulation du taux était "monnaie courante" dans l'industrie financière.
afp/gax
Le Libor en bref
Le Libor est un taux interbancaire fixé à Londres qui sert de référence pour de nombreux produits financiers, du compte épargne le plus classique au produit dérivé complexe, en passant par les emprunts immobiliers, les crédits à la consommation, les prêts aux entreprises et aux autorités publiques. Il concerne des centaines de milliers de milliards de dollars de transactions par an à travers le monde.
Ce taux est décliné en plusieurs monnaies et les faits reprochés à l'accusé concernaient le Libor appliqué aux transactions en yen, à la fixation duquel l'ex-courtier participait en tant qu'employé d'UBS puis de Citigroup à Tokyo.
Une affaire remontant à 2012
Le scandale du Libor, qui a touché de nombreux grands établissement financiers, avait éclaté au grand jour en 2012 lorsque la banque britannique Barclays avait révélé qu'elle devait payer 290 millions de livres pour mettre fin à des enquêtes au Royaume-Uni et aux États-Unis.