"On peut estimer que l'économie suisse a en quelque sorte digéré le choc monétaire et qu'elle évitera de se contracter au cours des prochains mois", a écrit Jean-Pierre Ghelfi, ajoutant cependant que "les perspectives d'activités des prochains mois restent médiocres".
L'ancien vice-président de la Commission fédérale des banques ne nie en effet pas que la situation des affaires, l'évolution des commandes et la production sont en recul, un constat mis en évidence par le Centre de recherches conjoncturelles de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (KOF).
Baisses déjà en 2014
Mais l'économiste observe que ces baisses ont commencé au milieu de l'année 2014, donc bien avant la suppression du cours plancher du franc par rapport à l'euro, décidée en janvier dernier par la BNS. "N'est ce donc pas excessif d'attribuer à la décision de la BNS une grande partie de la dégradation des perspectives de l'économie helvétique?", s'interroge-t-il.
Et toujours en accord avec les chercheurs du KOF, Jean-Pierre Ghelfi relève encore que l'onde de choc monétaire perd de sa vigueur et que l'économie suisse devrait parvenir à contenir les effets du franc fort sans pour autant retrouver un niveau de croissance satisfaisant.
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gchi/Roger Guignard
Moins de pessimisme pour Neuchâtel
Concernant le canton de Neuchâtel, l'économiste estime que "les prévisions sur la marche des affaires émises en janvier tendraient à être moins pessimistes".
Cela en raison de l'exagération des inconvénients liés à la forte revalorisation du franc, des mesures prises par les entreprises pour faire face au nouveau contexte des cours de change et de la réduction des coûts des produits importés.
Ainsi, toujours selon Jean-Pierre Ghelfi, des perspectives moins sombres en matière d'emploi s'ouvrent pour le canton de Neuchâtel.