Dans une décision surprise, la banque centrale chinoise (PBOC) a ramené mardi le taux de référence à 6,2298 yuans pour un dollar, contre 6,1162 yuans lundi. Cette dévaluation de facto de la monnaie chinoise apparaît destinée à enrayer le repli des exportations du pays, après une nouvelle forte chute enregistrée en juillet (-8,3%).
Cette soudaine réduction de presque 1,9% est la plus forte depuis 2005 et la fin de l'arrimage du yuan au dollar. Pour autant, la banque centrale a soigneusement évité de parler de "dévaluation".
Convertibilité toujours encadrée
L'institution assure qu'elle prendra désormais "entièrement en compte" l'offre et la demande sur le marché des changes, ainsi que les niveaux les plus récents des devises étrangères, en vue de refléter plus fidèlement la valeur réelle du yuan. Cette réduction du taux de référence ne devrait pas être répétée, ajoute-t-elle.
En dépit de la volonté affichée par Pékin de libéraliser à terme sa devise, la convertibilité du yuan reste étroitement encadrée.
reuters/ats/mre
Plus d'exportations, moins d'importations
Le renforcement de la monnaie chinoise face à l'euro entrave les exportations du géant asiatique vers l'Union européenne (UE), son principal partenaire commercial. Toute dépréciation du yuan serait donc un soutien bienvenu aux exportateurs chinois.
Selon certains économistes, une dépréciation de 1% du taux de change réel du yuan pourrait doper de 1 point de pourcentage la croissance des exportations du pays.
Par contre, toute dépréciation du renminbi renchérit automatiquement les prix des matières premières, libellées en dollars, pour les importateurs chinois, pesant potentiellement sur la demande et plombant les marchés mondiaux
Risque de fuite des capitaux
Un repli durable du yuan pourrait également accélérer les flux de capitaux hors de Chine, de la part d'investisseurs s'inquiétant de voir fondre la valeur de leurs actifs en yuans.