Depuis près de 25 ans déjà, les diamants taillés mis en vente sont bien plus nombreux que les pierres achetées par les consommateurs. Et cette tendance n'a fait que s'amplifier au début des années 2000. Les pierres taillées ont alors inondé le marché sur la base d'une équation très simple: il y a de plus en plus de personnes sur Terre et de moins en moins de diamants donc le prix du diamant va forcément monter, prédisaient les analystes.
Prévisions erronées
Les banques ont donc très généreusement financé des projets miniers et les diamantaires ont acheté énormément de pierres brutes. Mais les prévisions des analystes ne se sont pas réalisées et aujourd'hui l'industrie paie le prix des années fastes. Plus régulées et plus frileuses aussi, les banques prêtent moins facilement. Les diamantaires, eux, restent sur des inventaires surdimensionnés alors que les groupes miniers eux, rentabilité oblige, poursuivent leur production.
"Il faut environ 7 tonnes de terre bleue - donc de roche volcanique - par diamant de deux carats, et ce diamant - après la taille - perd la moitié de son poids" explique Jerry Ehrenwald, PDG de la firme d'évaluation de pierres International Gemological Institute. "Les diamants sont donc rares et chers. Le job des producteurs est d'extraire les pierres du sol et d'en tirer un bénéfice, c'est ce qu'ils font".
Il y a donc un déséquilibre entre la production de diamants bruts, qui restent chers, et la vente de diamants taillés - où les prix sont en baisse. Et à ce déséquilibre viennent s'ajouter les effets de la crise.
Trop de pierres brutes sur le marché
"Le ralentissement de la demande chinoise et une demande américaine stagnante jouent un rôle, et les diamantaires rejettent des quantités importantes de pierres brutes. La taille et le commerce de diamants ont fortement ralenti. Il y a tout simplement trop de pierres brutes sur le marché et pas assez de demande au niveau du public pour les diamants, surtout de la part de la nouvelle génération d'acheteurs", souligne Jerrey Ehrenwald.
Il parle ici des jeunes Américains nés après 1980 et qui se désintéressent un peu des diamants. Mais l'industrie du diamant compte pourtant toujours sur eux pour se relever: les jeunes fiancés pèsent à eux seul, pour plus d'un tiers des ventes du secteur.
Katja Schaer/oang