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La justice californienne autorise un recours collectif de chauffeurs d'Uber

Plainte collective des chauffeurs d'Uber aux Etats-Unis. [AP/Keystone - Jeff Chiu]
La justice californienne autorise un recours collectif de chauffeurs d'Uber / Le 12h30 / 2 min. / le 2 septembre 2015
Un tribunal californien autorise un recours collectif des conducteurs du service Uber, qui veulent être reconnus comme salariés. L'exigence remet en cause le fonctionnement même du service de transport.

Le principe d'Uber repose sur l'idée que les chauffeurs ne sont pas des employés, mais des travailleurs indépendants - ce qui libère le groupe californien de nombreuses obligations contractuelles.

Mais les plaignants veulent que leur statut soit modifié pour qu'ils soient employés du groupe. Ils veulent aussi toucher les pourboires qu'Uber dit inclus dans le prix de la course mais qui ne leur sont pas reversés.

La décision du tribunal, très attendue, ne représente cependant pas une victoire totale pour les chauffeurs. Le remboursement de certaines dépenses qu'ils demandaient - comme l'essence par exemple - ne pourra pas être inclus dans cette plainte.

Menace pour le fonctionnement même du groupe

La clé d'Uber, qui est celle de l'économie participative dans son ensemble, repose sur l'extrême flexibilité et l'indépendance des travailleurs. Cette dernière dispense les entreprises de l'économie du partage de payer des charges sociales et les met aussi à l'abri des obligations qu'elles auraient avec des employés au sens propre du terme. C'est ce modèle qui leur permet de concurrencer les entreprises de l'économie  traditionnelle.

La plainte n'est partie que de quelques personnes, mais jusqu'à 160'000 travailleurs pourraient théoriquement s'y joindre puisqu'elle concerne les chauffeurs qui travaillent pour le groupe en Californie depuis août 2009.

Risque de contagion pour l'économie participative

Elle avait d'abord été contestée par Uber, qui pourrait maintenant faire recours contre la décision du tribunal de San Francisco. Le groupe estime que quelques chauffeurs mécontents ne peuvent pas représenter, à eux seuls, des milliers d'indépendants satisfaits. Il faudra donc voir combien de personnes vont se joindre à cette plainte collective et surtout - c'est ce que craignent les grands groupes de l'économie participative - son effet de contagion.

Katja Schaer

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Au diapason des autorités californiennes

La Commission du Travail de l'Etat de Californie avait déjà estimé dans un jugement rendu public en juin dernier que les chauffeurs d'Uber étaient des salariés et non des travailleurs indépendants.

La commission n'avait pas suivi les arguments de la société de transport qui considère ses chauffeurs comme des indépendants, puisqu'ils conservent environ 80% du prix de chaque trajet, qu'ils prennent en charge les frais d'essence et de maintenance de leur véhicule et qu'ils peuvent choisir de travailler quand ils le souhaitent.