Plusieurs entreprises suisses - par solidarité ou par besoin économique, notamment suite au vote du 9 février 2014 - sont intéressées à embaucher des migrants. Mais ces velléités sont compliquées par de longues formalités et un nombre important de services à contacter.
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Le Seco optimiste
De son côté, le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) ne voit pas l'arrivée des migrants d'un mauvais oeil. "Nous avons eu différentes vagues d'immigration qui ont été bien digérées dans le marché du travail", affirme Boris Zürcher, chef de la direction du travail au Seco.
"A court terme, il y a certainement des problèmes. La formation des migrants, par exemple, qui ne correspond pas aux besoins immédiats de l'économie. Mais à plus long terme, il est certain que ces personnes pourront être intégrées", ajoute le responsable.
Faire face à la pénurie annoncée
Reste que l'intégration professionnelle des migrants pourrait se transformer en nécessité. D'ici 2030, la pénurie de main-d'oeuvre devrait en effet s'aggraver, selon une étude de l'Université de Bâle (voir le graphique ci-dessous).
A cette date, même si l'immigration reste constante (environ 70'000 arrivées par an), il devrait ainsi manquer 70'000 personnes dans les métiers de la santé, 25'000 dans l'enseignement et 15'000 dans les métiers techniques, notent les auteurs de l'étude.
En cas de ralentissement de l'immigration, notamment en cas d'application stricte de l'initiative sur l'immigration de masse (40'000 arrivées par an, un chiffre souvent cité), cette pénurie serait encore plus importante.
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Melchior Oberson/dk