"Comment planquer son magot?" C'est la question à laquelle Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont tenté de répondre dans leur ouvrage "Tentative d'évasion (fiscale)" (éditions La Découverte). Inspirés des récentes affaires Cahuzac et Bettencourt, les deux chercheurs au CNRS à Paris se sont plongés dans le monde des exilés fiscaux, en se mettant dans la peau de personnes fortunées qui décident de cacher leur argent.
Ceci les a conduit en Suisse, notamment à la banque HSBC à Genève, où ils ont observé le système de l'intérieur, puis relaté les manoeuvres pour tenter de s'évader fiscalement. "Ces jeux de rôle étaient pour apporter un peu d'humour face à l'opacité de l'évasion et de la fraude fiscale", a expliqué mardi Monique Pinçon-Charlot dans l'émission Forum.
"Les fraudeurs français ont leurs habitudes en Suisse"
"On s'est vraiment rendu compte à quel point les Français avaient leurs habitudes. L'évasion fiscale des Français en Suisse a ses quartiers de noblesse", a rapporté la sociologue. Et d'ajouter: "On retrouve par exemple la famille Peugeot dans la première liste de fraudeurs français découverts en Suisse en 1932".
Par ailleurs, Monique Pinçon-Charlot a rappelé qu'il devenait de plus en plus difficile pour les particuliers de cacher son argent en Suisse: "Avec les accords d'échanges automatiques entre les administrations fiscales, les comptes nominatifs seront automatiquement déclarés à partir de 2018".
hend