Conseiller en communication suisse d'origine allemande, Klaus Stöhlker compare au micro de la RTS la fraude de Volkswagen au scandale du secret bancaire en Suisse. "On ne peut pas sous-estimer cette affaire. C'est arrivé parce que Volkswagen a voulu devenir le numéro un mondial devant Toyota", explique-t-il. "On a alors créé une affaire marketing avec un logiciel et on a perdu. C'est un scandale énorme, sur des années."
L'affaire va sceller "la mort du dieu diesel", estime ce spécialiste du marketing. "Je pense que le diesel est mort avec ce trucage, tout comme la crédibilité de cette entreprise, c'est aussi le coeur de l'industrie allemande qui est en danger."
C'est le début d'une grande avalancheKlaus Stöhlker
Klaus Stöhlker souligne que c'est toute l'industrie automobile qui est prise dans la tourmente, comme le montre la réaction des bourses. Mais c'est le marketing en général qui est aussi touché de plein fouet.
"Les mots 'éthique' ou 'social responsability' - tous ces mots de la modernité du marketing - sont aussi touchés. L'éthique est une question qui est souvent sur les lèvres, mais n'est pas tellement mise en pratique. Nous avons aussi le début d'une crise éthique dans les entreprises, ce scandale, c'est le début d'une grande avalanche."
Réformer en profondeur l'entreprise
Pour redresser la barre, le conseiller en communication estime que le grand patron de VW Martin Winterkorn doit se retirer au plus vite, "cette semaine ou la semaine prochaine".
Mais ce sont aussi une bonne douzaine d'autres grands managers de Volkswagen qui sont touchés dans cette affaire, fait-il remarquer. "Il faut changer l'entreprise à l'interne et changer la communication à l'externe (…) mais elle va pouvoir se relever!", assure Klaus Stöhlker.
oang