Modifié

Les géants du net s'attaquent au marché de la livraison rapide aux USA

Les géants d'internet se sont déclarés la guerre sur le marché de la livraison rapide. [googlecommerce.blogspot.ch]
Votre livreur s’appellera peut-être un jour Google / Le Journal du matin / 4 min. / le 8 octobre 2015
Amazon, Google ou Uber ont engagé une véritable guerre économique aux Etats-Unis pour contrôler un nouveau marché, celui de la livraison rapide - pizzas, briques de lait ou couches pour enfants.

Google inonde en ce moment plusieurs villes américaines de publicités pour Google Express, qui distribue le jour même des produits de différents supermarchés. Mais le pionnier est bien sûr Amazon et son service de livraison dans les deux heures à New York - et même dans l’heure, désormais, si l'on paie 8 dollars.

Pour l'instant, les efforts se concentrent dans quelques grandes villes. A Washington, Uber a lancé UberEATS, livraison de plats chauds venus des restaurants locaux.

Un important marché local

"C’est la guerre", résume John Divine, spécialiste du secteur chez InvestorPlace. "Ce secteur est en ébullition. Google essaie clairement de concurrencer Amazon et Uber, qui veut devenir une société de logistique et de livraison. Bien sûr, UPS et FedEx font beaucoup de livraisons à longue distance, mais il y a une grosse demande de livraisons sur le plan local. C’est un important marché."

Amazon a aussi son service de distribution de produits frais, AmazonFresh. Aux Etats-Unis, l’épicerie en ligne représente aujourd'hui 11 milliards de dollars de chiffre d’affaires - un montant qui augmente de 10% par an. Les achats globaux du commerce de détail se montent à 600 milliards. Du coup, pour Google et ses concurrents, il vaut la peine de s’y lancer, même si c'est à perte dans un premier temps.

Amazon fait la course en tête

Google ou Uber marchent sur les plates-bandes d’Amazon, qui a été le pionnier d’internet sur le marché de la distribution. Mais ce dernier a toujours une longueur d’avance grâce à sa connaissance de la logistique et un réseau de clients très fidèles grâce au système Amazon Prime. Et l'entreprise est en train de pousser son avantage: elle vient d'annoncer Amazon Flex, sur un modèle qui rappelle celui d'Uber. Pour un salaire horaire de 18 à 25 dollars, chacun peut devenir un livreur Amazon quelques heures par jour, quand ça l'arrange.

"Cela représente un réel problème pour Uber", note John Divine, "parce que c’est la première fois qu'il subit de la concurrence pour ses travailleurs. Je pense qu’on va voir des chauffeurs Uber partir chez Amazon Flex."

John Divine est du reste sceptique sur l’avenir d’Uber face à ces géants d'internet qui déboulent sur le marché. Et ce n’est sans doute pas fini: on pourrait même voir un jour débouler des groupes comme Apple ou Tesla.

Philippe Revaz/oang

Publié Modifié