"On perd quelque chose qui crée de la valeur ajoutée pour le pays", déplore le directeur du centre de gouvernance de l'Institut de management de Lausanne (IMD) qui était l'invité du matin jeudi sur RTS La Première.
Le numéro deux bancaire helvétique Credit Suisse a annoncé mercredi un plan d'économies de 3,5 milliards et la suppression de 1600 postes en Suisse. L'établissement emboîte le pas à UBS qui avait opéré à une restructuration similaire.
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"On laisse toute la place aux banques américaines"
"Aujourd'hui, on a décidé de quitter la banque d'investissement, qui est une activité qui crée de la valeur, et on laisse toute la place aux banques américaines", estime Didier Cossin qui rappelle que Credit Suisse a déjà réduit de 50% ses actifs risqués.
"La banque pourrait absorber des pertes de 51 milliards de francs, soit plus que ce qu'UBS avait perdu dans le temps, tout en ayant divisé par deux ses activités de banque d'investissement. Et on continue à demander plus", s'insurge-t-il, faisant référence aux nouvelles exigences en matière de fonds propres pour les établissements "too big to fail" (trop grands pour faire faillite) adoptées mercredi par le Conseil fédéral.
On est en train de détruire une des grandes activités internationales que la Suisse avait
Or, selon lui, les grandes banques suisses n'ont plus une exposition sérieuse au risque lié à la banque d'investissement. Faute de soutien des principaux organes de réglementation que sont le Conseil fédéral et la Banque nationale suisse (BNS) - échaudés par l'histoire UBS - elles vont néanmoins réduire la voilure et se contenter, à l'avenir, de faire de l'appui aux banques privées en matière d'investissement.
"On ne réalise pas à quel point les grandes banques ont créé de la valeur pour le pays", regrette Didier Cossin pour qui "on est en train de détruire une des grandes activités internationales que la Suisse avait".
jgal