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Le vin chinois n'inondera pas forcément le marché mondial

Vignoble de la province chinoise du Ningxia, une région à forte production. [AP/Keystone - Ng Han Guan]
Vers une évolution géopolitique du marché mondial du vin / Le Journal du matin / 1 min. / le 30 octobre 2015
Plutôt qu'une mondialisation, c'est une évolution géopolitique du marché mondial des vins qui pourrait avoir lieu avec l'arrivée de nouveaux acteurs, dont la Chine. De nouvelles zones de production devraient apparaître.

L'Italie devrait reprendre cette année à la France le titre de premier producteur mondial de vin, selon l'Organisation internationale du vin (OIV). Marquée par des conditions climatiques plutôt favorables, la production 2015 se situera dans une bonne moyenne, précise l'OIV. Mais certains pays, et non des moindres, n'ont pas encore fourni leurs propres prévisions. C'est le cas de la Russie, douzième producteur mondial, et de la Chine, huitième.

Et pour Pierre Thomas, journaliste indépendant spécialiste des vins, on ne peut pas ignorer Pékin. "Le nouveau président chinois a dit qu'il avait l'intention que la Chine devienne le deuxième producteur de vin au monde, donc un jour ou l'autre, ça va arriver", rappelle-t-il.

"Les Chinois boivent chinois"

Mais cette politique gouvernementale ambitieuse ne se traduira pas forcément par un déferlement de vins chinois. "C'est un marché très fermé, les Chinois boivent chinois", précise le spécialiste.

"Je rentre du Ningxia, qui est l'une des régions importantes de vin à la limite de la Mongolie, et on voit aujourd'hui que le prix des vins chinois n'a pas baissé en Chine, il est beaucoup plus haut qu'en Europe. Cela veut aussi dire que l'Europe n'a rien à craindre pour l'instant de l'arrivée de vins chinois bon marché puisque les Chinois peuvent vendre à des Chinois toujours plus riches des vins toujours plus chers", précise-t-il.

Nouvelles zones de production

Il n'y aura donc pas de mondialisation, mais plutôt une évolution géopolitique du marché mondial du vin. De nouvelles zones de production, inédites, pourraient émerger et prendre toujours plus d'importance. C'est le cas notamment autour de la Géorgie, où Pierre Thomas vient de se rendre.

"On voit qu'il y a des groupes internationaux qui s'intéressent beaucoup au vignoble géorgien. Il faut savoir que la Géorgie est au bout de la route de la soie, le Ningxia est à l'autre bout en Chine. Et là, nous avons une économie qui est en train de se créer autour du vin sur la route de la soie, qui pourrait bien devenir un jour la route du vin mondiale."

Une revanche de l'histoire en quelque sorte, puisque c'est dans les vallées fertiles de Géorgie que la culture de la vigne et le vin seraient nés il y a plus de 8000 ans.

Olivier Schorderet/oang

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