La startup, née dans la ville de la côte ouest américaine, est accusée par certaines associations d'habitants d'exacerber les tensions sur le marché du logement. Leur texte, cette "Proposition F", réclame donc un encadrement et une réglementation plus stricts pour mieux contrôler les abus de ces locations.
Si le "oui" l’emporte lors du référendum soutenu par les hôteliers, les associations de quartier et les syndicats , Airbnb sera contrainte à plus de transparence - notamment en déclarant toutes les transactions effectuées par les particuliers.
Autres enjeux de ce scrutin: l’interdiction pour les propriétaires de louer leur bien plus de 75 jours par an (contre 90 aujourd'hui) ainsi que la possibilité pour les voisins de réclamer des dommages et intérêts en cas d’infraction à la loi.
Lutter contre des loyers devenus inabordables
Toutes ces dispositions visent à enrayer les abus que dénoncent les associations. "San Francisco est devenue inabordable, nos loyers sont très, très, chers et il y a très peu d’appartements disponibles sur le marché", explique Charley Gross, membre de l'association des appartements de la ville.
Pour protéger ses intérêts, la compagnie valorisée à 25 milliards de dollars n’a pas hésité à sortir son porte-monnaie pour contrer la "Proposition F". "Ils ont dépensé plus de 10 millions de dollars en publicité à la télévision, en courriers adressés directement aux électeurs ou en pubs à la radio", note Dale Carlson, fondateur du collectif Share Better, qui s'oppose aux pratiques d'Airbnb.
Morgane Solignac/oang
Pas de remise en question du modèle Airbnb
"Je ne pense pas que ce soit le concept même d'Airbnb qui est remis en question", estime Christian Simm, fondateur et CEO de Swissnex San Francisco. "C'est le fait qu'il est perçu comme amplifiant un problème dont il n'est pas la cause mais qui touche énormément de monde."
San Francisco est devenue la ville la plus chère pour habiter, même plus chère que New York, rappelle-t-il, soulignant qu'il y a un lien direct entre la montée en puissance des startups et l'embourgeoisement de la ville. "C'est le boom économique et des technologies qui utilise des travailleurs jeunes qui crée la gentrification de la ville et qui lui fait perdre sa diversité."