En Suisse romande, la mobilisation syndicale est prévue mercredi, avec un certain nombre de chantiers à l'arrêt. L'objectif est de dénoncer l'attitude de la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) qui, à en croire les syndicats, dirige le secteur de la construction vers un vide conventionnel dès le mois de janvier prochain.
Traditionnel dialogue de sourds
Il s'agit d'un grand classique, avec un traditionnel dialogue de sourds à l'arrivée à échéance de la Convention collective (CCT) de la branche. Cette année, les syndicats exigent une meilleure lutte contre le dumping salarial ainsi qu'une meilleure protection des maçons et autres ouvriers de chantier contre les intempéries. Le patronat, lui, veut reconduire le texte actuel.
La retraite à 60 ans complique la donne
UNIA et SYNA entendent également intégrer dans les discussions la problématique de la retraite à 60 ans, ce qui complique la donne. Comme les rentiers augmentent, il faut davantage de moyens. Les syndicats préconisent une hausse des cotisations des entreprises et des employés. La SSE, de son côté, veut baisser les rentes de 20%.
Pour le moment, ces différentes revendications n'ont même pas encore été formellement discutées, selon UNIA. La Société Suisse des entrepreneurs se serait dérobée lors de ses sollicitations.
Une rencontre est tout de même prévue le 20 novembre, mais pour parler salaires. On voit donc mal comment un terrain d'entente pourrait être trouvé d'ici la fin de l'année. Les employés de la construction pourraient bien en conséquence ne plus être protégés par une convention dès janvier 2016. Il y avait du reste déjà eu un vide conventionnel quelques mois en 2008 et 2012.
Aline Bassin/oang
Les entrepreneurs veulent prolonger la CCT actuelle
Secrétaire général de la Fédération neuchâteloise des entrepreneurs, Jean-Claude Baudoin, a regretté dans Le 12h30 le manque de volonté de dialogue de la part des syndicats.
"Nous avons l'impression que nous avons un partenaire - en tout cas dans le canton de Neuchâtel - qui nous trahit, puisqu'il se prépare à organiser des débrayages alors qu'autour de la même table paritaire nous avons signé convention et avenants depuis longtemps (…) C'est pour ça que nous sommes très fâchés.
La priorité des priorités pour 2016, compte-tenu de la conjoncture, est la sauvegarde des emplois, souligne Jean-Claude Baudoin, dénonçant des revendications qui relèvent de "privilèges".
Le secrétaire neuchâtelois assure cependant qu'il n'y aura pas de vide conventionnel. "En aucun cas la convention nationale ne sera dénoncée. "Nous voulons la prolonger", martèle-t-il.