Une foule d'hommes d'affaires et de journalistes se sont pressés pour assister à ce moment symbolique de la transformation du pays, un mois après la victoire électorale historique de l'opposante Aung San Suu Kyi.
L'élégant bâtiment, héritage de la période coloniale britannique en plein coeur de Rangoon, a été restauré pour l'occasion.
Six sociétés cotées
"Il faudra du temps pour être opérationnel, peut-être encore deux ou trois mois", a prévenu l'opérateur du marché. Aujourd'hui, seules six entreprises ont demandé à être cotées sur cette nouvelle place, dont First Myanmar investment, l'entreprise de Serge Pun, l'un des hommes les plus riches du pays, et la société japonaise Thilawa.
Dans un premier temps, aucun étranger ne pourra investir à la Bourse de Rangoon, bien que le pays compte de plus en plus d'investisseurs extérieurs.
La grande majorité des quelque 50 millions de Birmans, dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté, ignore tout du fonctionnement d'un marché d'actions.
afp/boi
Etape importante pour le pays
L'instauration d'une Bourse birmane est un pas important pour cet ex-Etat paria dirigé pendant des décennies par une junte ultra-autoritaire qui avait imposé au pays la "voie birmane vers le socialisme".
Depuis 2011 et l'auto-dissolution de la junte, de nombreuses réformes, notamment économiques, ont été lancées par un gouvernement semi-civil, qui doit dans les mois prochains passer le pouvoir au parti de l'opposante Aung San Suu Kyi, qui a très largement remporté les législatives du 8 novembre.
Pour les spécialistes, la dernière Bourse de la région aura toutefois beaucoup de chemin à parcourir avant d'être prise au sérieux par les investisseurs. Par exemple, les bourses de Vientiane et de Phnom Penh restent confidentielles quelques années après leur ouverture.
Seule une dizaine de pays dans le monde n'ont pas de Bourse.