Parmi les 120 instituts bancaires interrogés en novembre dernier (sans UBS et Credit Suisse), 81% enregistrent une amélioration de leurs affaires opérationnelles, indique Ernst & Young (EY) dans son baromètre publié jeudi. Or les mesures de la Banque nationale suisse (BNS) introduites début 2015 les mettent sous pression.
Pressions
Les taux d'intérêt négatifs pèsent sur les marges, compliquent la gestion des bilans, limitent les possibilités d'investissement et freinent l'activité client, rappelle EY. Environ 70% des banques sondées vont s'abstenir de les répercuter sur la clientèle privée, par crainte d'effets indésirables.
Les banques cantonales et régionales évaluent la marche des affaires comme plus positive qu'il y a un an. Les gérants de fortune se montrent moins enthousiastes, car plus affectés par les frais liés aux exigences réglementaires. En outre, l'effondrement de l'euro a grevé leurs produits libellés en devises étrangères.
ats/fme
Dizaines de banques menacées
Un tiers des banques (24% en 2015) envisage de créer de nouveaux postes au cours des douze mois à venir, un pic depuis cinq ans.
Mais à moyen terme, il faut compter avec des délocalisations et suppressions d'emplois à cause de l'automatisation.
Ernst & Young table aussi sur une accélération de la consolidation du secteur. Des dizaines d'acteurs de la place ne survivront pas aux ajustements faute de moyens, selon l'étude.
Depuis 2010, plus de 60 établissements ont disparu du paysage bancaire helvétique et plus de 200 filiales ont été fermées.
Retard sur l'échange automatique d'information
La nouvelle norme internationale d'échange automatique d'information (EAR) dans le domaine fiscal est pour bientôt. Dès 2017, les banques en Suisse devront recueillir les données de clients de manière systématique. Pourtant, un quart des banques interrogées par EY n’a pas encore lancé de projet dans ce sens.
Le calendrier pour l’introduction de l’EAR est serré, rappelle le cabinet d'audit et de conseil. A partir de 2018, les banques devront transmettre les informations relatives aux clients et aux comptes à leurs autorités fiscales.
Or 26% des répondants déclarent ne pas avoir encore mis en route un plan, ou viennent de démarrer. Les banques étrangères ont encore du pain sur la planche: 41% d'entre elles n'en sont qu'au début de la mise en oeuvre de l'EAR, selon le sondage.