Le fisc britannique a mené pendant plusieurs années une enquête pour tenter de déterminer si Google contournait le régime fiscal en vigueur au Royaume-Uni en comptabilisant ses profits en Irlande, où se trouve le siège de sa branche européenne.
Le groupe américain est plus largement soupçonné de faire transiter les profits de ses activités en Europe par l'Irlande pour les acheminer vers les Bermudes, où il ne paie aucun impôt dessus.
"Evolution du système fiscal international"
Google a déclaré vendredi que le fisc britannique contestait le montant des impôts versés depuis 2005 mais avait accepté de solder le litige en échange de 130 millions de livres. Un accord a aussi été conclu sur la méthode de calcul des impôts de Google au Royaume-Uni à l'avenir.
"La taxation des entreprises multinationales fait l'objet de débats depuis des années et le système fiscal international évolue en conséquence. Ce règlement reflète cette évolution", a déclaré un porte-parole du groupe américain dans un communiqué.
reuters/ptur
Des spécialistes parlent de "traitement de faveur"
Des spécialistes des questions fiscales ont rapidement dénoncé un "traitement de faveur" accordé à Google en raison de la faiblesse, à leurs yeux, du montant versé par la multinationale américaine au regard de ses revenus.
Evoquant un chiffre d'affaires d'environ 24 milliards de livres et des marges de 30% au Royaume-Uni sur la période concernée, Prems Sikka, professeur de comptabilité à l'université d'Essex, estime que le taux d'imposition réel induit par cet accord est infime pour Google, inférieur à 5%. "C'est un chiffre médiocre et nous devons en savoir plus", a-t-il dit.
Richard Murphy, spécialiste des questions fiscales ayant conseillé Jeremy Corbyn, chef de file de l'opposition travailliste, a pour sa part qualifié l'accord de "désastre". Selon lui, "ils auraient dû payer 200 millions de livres par an".